En Afrique du Sud, la ville du Cap compte se détourner progressivement du monopole de l’entreprise publique sud-africain Eskom qui n’arrive pas à mettre fin aux délestages. La ville prépare des appels d’offres en vue de l’achat de l’électricité produite à partir des sources renouvelables auprès des producteurs indépendants d’électricité (IPP).
La ville du Cap compte diversifier ses sources d’alimentation en électricité. Dans une récente sortie, le maire Geordin Hill-Lewis fait connaître son intention de se tourner vers les producteurs indépendants d’électricité (IPP) pour réduire l’impact des délestages dans les ménages et les entreprises de la ville. D’ici deux semaines, la municipalité compte ainsi lancer des appels à manifestation d’intérêt pour sélectionner des IPP qui injecteront de l’électricité propre dans le réseau de la ville du Cap.
Cette annonce intervient au moment où le monopole de l’entreprise publique Eskom est fortement contesté aussi bien dans les villes que chez d’autres grands consommateurs d’électricité, notamment des opérateurs miniers. À l’origine de ce malaise, la recrudescence des délestages qui paralysent les activités économiques en Afrique du Sud.
L’avis favorable de la Nersa
« Il est devenu évident pour la ville du Cap que si nous voulons mettre un terme aux dommages causés par le monopole d’Eskom sur la production d’électricité, nous devons prendre les choses en main. La seule façon pour nous de fournir une électricité fiable et abordable à nos résidents est de la faire venir d’ailleurs », affirme le maire Geordin Hill-Lewis. Face à la recrudescence des délestages, les autorités en charge de la régulation du secteur énergétique ont décidé de libéraliser le secteur pour permettre à certaines villes de s’approvisionner directement auprès des IPP.
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Les opérateurs économiques bénéficient désormais des mêmes avantages. La National Energy Regulator of South Africa (Nersa) permet désormais aux entreprises de produire jusqu’à 100 MW d’énergie renouvelable sans autorisations préalables. Ces développements interviennent au moment où l’Afrique du Sud veut relancer son économie éprouvée par la crise sanitaire due à la Covid-19.
Selon David Maynier, le ministre des Finances et des Opportunités économiques de la province du Cap-Occidental, les délestages font perdre 500 millions de rands (près de 33 millions de dollars) par jour à l’économie sud-africaine. La province qui affiche des pertes de 75 millions de rands (près de 5 millions de dollars) par jour a aussi décidé de se tourner vers les IPP.
Jean Marie Takouleu