Sa mise en œuvre est très attendue en Afrique du Sud… Le Plan directeur de l’eau et de l’assainissement vient d’être lancé par le gouvernement, avec l’ambition de réduire les pénuries d’eau sur une période de 10 ans. Pour cela, le gouvernement prévoit d’investir 900 milliards de rands sud-africains, soit un peu plus de 61,4 milliards de dollars.
Il s’agit en réalité d’une stratégie qui exige une mise en œuvre rapide compte tenu du contexte marqué par la sécheresse qui impacte considérablement l’approvisionnement en eau potable en Afrique du Sud. « Il n’y a pas assez d’eau pour un pays industrialisé à forte croissance démographique. La demande l’emporte tout simplement sur l’offre. Nous devons constamment élever la conscience pour préserver ce que nous avons », constate Lindiwe Sisulu, la ministre sud-africaine des Établissements humains, de l’Eau et de l’Assainissement.
Plusieurs projets attendus…
Les pénuries dont souffre l’Afrique du Sud touchent particulièrement la province du Cap-Oriental qui connaît une sécheresse sans précédent depuis bientôt deux ans. Dans cette province, le gouvernement a imposé des restrictions à la consommation de l’eau en 2018, frôlant le fameux jour zéro où il prévoyait l’arrêt pur et simple de l’approvisionnement en eau potable.
Cette année, la crise de l’eau n’a pas été aussi sévère qu’en 2018, mais elle s’est tout de même étendue à d’autres provinces et plus largement à d’autres pays d’Afrique australe et de l’est. Les 61,4 milliards de dollars qu’investira le gouvernement sud-africain permettront d’améliorer le service public de l’eau potable en explorant d’autres sources d’approvisionnement. C’est le cas du dessalement, un processus qui consiste à pomper de l’eau de mer, à la traiter par osmose inverse avant d’obtenir de l’eau potable.
Un procédé dont la mise en œuvre est plus coûteuse que le traitement de l’eau de surface. Il consomme une quantité importante d’électricité, une ressource dont la disponibilité n’est pas rigoureusement assurée à cause des défaillances du réseau de l’entreprise publique Eskom. Ce problème n’a pas empêché certaines entreprises privées de se lancer dans le dessalement. C’est le cas de la société Lucky Star, qui produit des conserves de poissons. En 2018, elle a mis en service ses propres stations de dessalement (deux) capables de fournir 624 m3 d’eau pure par jour. Elles sont situées à Laaiplek et Amawandle Pelagic, sur la côte ouest de l’Afrique du Sud.
Le gouvernement sud-africain misera aussi sur la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation. Les projets qu’il mettra en œuvre permettront de pomper davantage d’eau de la nappe phréatique pour l’approvisionnement des populations.
Jean Marie Takouleu