Le gouvernement sud-africain vient de donner son feu vert à une série de politiques visant à mettre fin à l'élevage intensif de lions ainsi qu'à l'élevage commercial de rhinocéros. Cette décision marque une avancée significative dans le domaine de la conservation de la faune sauvage en Afrique du Sud, après de longues années de débats et de consultations.
La ministre sud-africaine de l’Environnement, Barbara Creecy, a présenté le mercredi 3 mars 2024, un plan pour imposer progressivement l’interdiction de l’élevage de lions et de rhinocéros destinés à la chasse. Ces politiques visent à mettre un terme à l’exploitation lucrative des lions et des rhinocéros, qui sont souvent élevés en captivité pour des activités commerciales telles que les selfies touristiques, les expériences de « marche avec les lions », les chasses en enclos et l’exportation de parties du corps à des fins médicinales.
Selon le Mark Jones de Born Free, qui a longtemps milité contre l’élevage cruel de lions et le commerce des rhinocéros, environ 12 000 lions sont actuellement détenus dans plus de 300 installations en Afrique du Sud, tandis que l’élevage de rhinocéros est également pratiqué dans le pays. Cependant, des récents échecs financiers dans l’industrie, comme la fermeture du ranch Buffalo Dream de John Hume, sur une superficie de 8 000 hectares au nord-ouest du pays, ont mis en évidence les limites de l’élevage commercial de rhinocéros en tant qu’outil de conservation.
Un moratoire de 2 ans
Le gouvernement sud-africain avait déjà annoncé en 2021 son intention d’interdire l’élevage de lions destinés à la chasse et une commission ad hoc a planché sur la question ces deux dernières années. « La commission a recommandé la fermeture du secteur de l’élevage en captivité, y compris la détention de lions en captivité, ainsi que l’utilisation de lions captifs à des fins commerciales », précise la ministre Barabara Creecy lors d’une conférence de presse au Cap.
Avant une interdiction totale, les éleveurs bénéficieront d’un délai pouvant aller jusqu’à deux ans pour se retirer volontairement du secteur et se reconvertir.
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La mise en œuvre de ces politiques marque un tournant dans la lutte pour la protection de la faune sauvage en Afrique du Sud. Les autorités sont désormais appelées à agir rapidement pour garantir le bien-être des animaux concernés et à envisager d’étendre ces mesures à d’autres espèces sauvages élevées et gardées à des fins commerciales dans le pays.
Boris Ngounou