La coalition intergouvernementale pour la biodiversité veut introduire l’Afrique du Sud dans ses rangs. L’adhésion de l’un des 17 pays les plus riches en biodiversité serait déterminante pour la campagne menée par la coalition. Celle-ci vise à protéger au moins 30 % des terres et des océans de la planète d’ici à 2030.
L’Afrique du Sud ne fait pas partie des 50 pays engagés dans l’atteinte de l’objectif de 30 %, une campagne, des Nations unies, qui vise à fédérer les dirigeants mondiaux sur la transformation de 30 % de la Terre en aires protégées d’ici à 2030. Le pays n’était déjà pas présent au « One Planet Summit 2021 », évènement au cours duquel la coalition intergouvernementale pour la biodiversité a été lancée. La mission de cette coalition est de voter en faveur de l’adoption de l’objectif 30 %, lors du prochain sommet de la Convention sur la diversité biologique (COP15), qui se tiendra en Chine en septembre 2021.
Dans une récente sortie, Alice Jay, la directrice de campagne de la coalition pour la biodiversité a déclaré que les membres de ladite instance seraient ravis d’avoir l’Afrique du Sud avec eux. « Le pays a un rôle de chef de file dans les négociations mondiales de la Convention pour la diversité biologique. Son engagement à nos côtés serait capital pour l’atteinte de l’objectif 30 %. Elle rejoindrait ainsi d’autres champions africains de la nature tels que le Gabon, le Mozambique, l’Angola, l’Éthiopie, le Botswana, le Nigéria, le Kenya, le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC), le Sénégal, le Congo, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire et le Bénin, qui sont tous membres de la coalition », a-t-elle ajouté.
L’Afrique du Sud réaffirme son attachement à la biodiversité
Réagissant à l’appel de la coalition intergouvernementale pour la biodiversité, le porte-parole du ministère sud-africain de l’Environnement, des Forêts et des Pêches, a rappelé que son pays est signataire de la Convention pour la diversité biologique, et qu’à cet effet l’Afrique du Sud s’est engagée à travailler à l’adoption d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 à la COP15. « Nous nous efforçons de conserver notre biodiversité, de promouvoir son utilisation durable et d’assurer un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées », explique Albi Modise, la porte-parole du ministère sud-africain de l’Environnement, des Forêts et des Pêches.
Classée parmi les 17 pays ayant la biodiversité la plus riche de la planète, l’Afrique du Sud adopte donc une position non tranchée face à l’objectif 30 %. Un objectif pourtant combattu par Survival International. L’ONG a lancé une pétition contre cette campagne qui selon elle, risque de nuire à la vie de 300 millions de personnes, dont les autochtones d’Afrique, les véritables gardiens des forêts.
Boris Ngounou
