La ville portuaire du Cap compte un peu plus de 400 000 habitants. Chacun produit en moyenne entre 1,5 Kg et 2 Kg de déchets au quotidien, suivant le degré de pauvreté, soit plus de 600 tonnes par jour pour l’ensemble de la population. Au bout d’un an, la situation se complique et les décharges se remplissent. Face à la situation, les pouvoirs publics avouent leur incapacité à régler le problème.
C’est dans ce contexte qu’a vu le jour le projet Packa-Ching en août 2017. Selon son coordonnateur Brooke Kühne, l’idée est d’exploiter le marché de matériaux d’emballage recyclables afin de réduire la quantité de déchets dans les décharges. « Ce projet sera le fer de lance d’un changement fondamental dans la manière dont les Sud-Africains recyclent leurs déchets, en encourageant un changement de comportement au niveau social et environnemental », souligne-t-il.
Un modèle économique original
Le projet a été mis en œuvre en partenariat avec Polyolefin Recyclin Compagny NPC (Polyco), une organisation à but non lucratif, très active dans la gestion des déchets de la ville du Cap. Dans un premier temps, Polyco a installé le camion de collecte de déchets à Langa, une township située à l’est de la ville du Cap. La population de ce bidonville vient apporter ses déchets en échange d’une somme d’argent, au lieu d’aller les déverser dans des décharges. Les déchets récupérés sont l’étain, le plastique, le papier ou encore le verre. Après la collecte, ils sont récupérés par Polyco qui les revend à des entreprises spécialisées dans le recyclage.
Le paiement aux habitants se fait à l’aide de Kilorands Card TM, une carte de débit spéciale. L’argent disponible sur cette carte peut être utilisé dans tous les points où la MasterCard est acceptée.
Succès de l’opération Packa Ching
Signe que l’opération connait un succès, un deuxième point de collecte vient d’être installé au Joe Slovo Park, une autre banlieue de la ville du Cap. Depuis le lancement de Packa-Ching à Langa, la communauté a recyclé plus de 130 000 Kg de déchets. En retour, les résidents ont gagné un peu plus de 138 000 rands, environ 9 300 euros. Une preuve, s’il en faut, que les déchets ont de la valeur dans la ville du Cap.
Jean Marie Takouleu