À l’issue de la tournée africaine de la Première ministre britannique Theresa May en août 2018, Londres a annoncé son soutien au projet de stockage d’énergie en Afrique du Sud à hauteur de 56 millions de livres, soit 72 millions de dollars. Cet argent sera injecté via le Fonds pour les technologies propres.
L’Afrique du Sud s’est engagée à produire et à consommer une énergie propre. Mais, il n’est pas toujours évident d’assurer la stabilité du système alors que la production d’énergies renouvelables est intermittente par nature. En période de saison sèche par exemple, le débit des cours d’eau baisse, occasionnant une baisse de la production des barrages. En saison pluvieuse, c’est plutôt la capacité de production d’une centrale solaire qui chutera. Pour faire face à ce handicap, l’Afrique du Sud souhaite fortement investir dans le stockage d’énergie par batteries. Des scientifiques ont récemment développé et testé avec succès la fameuse batterie à sel sud-africaine. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) estiment que 500 millions de dollars seront nécessaires pour produire ces batteries à grande échelle.
Le gouvernement britannique est bien décidé à soutenir l’Afrique du Sud dans ses efforts de promotion des énergies renouvelables. Il a donc décidé de prêter 56 millions de livres, soit 76 millions de dollars, pour financer le stockage d’énergie, à travers le Fonds pour les technologies propres. Celui-ci fait partie du Fonds d’investissement pour le climat (FIC), dont le Royaume-Uni est le plus grand contributeur avec 1,6 milliard de dollars investis depuis 2009.
Soutien aux développements des énergies renouvelables en Afrique
« Le stockage sur batterie consiste à stocker de l’électricité pour qu’elle puisse être utilisée plus tard, ce qui est important pour combler les lacunes lorsque le ciel est couvert ou qu’il n’y a pas de vent. Ces batteries rendent crédibles l’alternative aux combustibles fossiles comme le charbon et le gaz, en sécurisant l’approvisionnement énergétique issu d’énergies renouvelables », a expliqué le gouvernement britannique dans un communiqué. Après l’annonce de ce financement, les députés travaillistes ont violemment critiqué l’action de la Première ministre Theresa May, qui selon eux néglige l’industrie du solaire dans son propre pays.
Des critiques, qui n’ont pas empêché le gouvernement britannique de soutenir la production d’énergies renouvelables au Nigeria. Plus précisément, le Royaume-Uni souhaiterait mettre en relation les promoteurs locaux d’énergies, les acteurs financiers et les experts de la finance climatique à Londres.
Le soutien financier du Royaume-Uni concerne particulièrement l’off-grid. Le pays souhaite soutenir les jeunes entreprises qui proposent des systèmes d’éclairage fonctionnant à l’énergie solaire. Londres mettra à disposition 16 millions de livres (soit plus de 20 millions de dollars) pour des pays tels que le Nigeria, le Ghana, la Somalie, le Sénégal et l’Éthiopie. La Grande-Bretagne va également injecter 1,6 million de livres dans la plateforme Energize Africa. L’objectif est ici d’offrir de l’énergie propre à 125 000 personnes en Afrique subsaharienne.
Jean Marie Takouleu