En huit ans, la population de gorille de montagnes a connu une réelle augmentation : 124 nouveaux animaux ont été enregistrés, selon les derniers recensements. Une croissance qui représente une vraie lueur d’espoir, surtout pour cette espèce répertoriée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme espèce « en danger critique d’extinction ». L’enquête a mobilisé 12 équipes qui ont fouillé près de 2000 km2 de terrain forestier dans les zones frontalières entre l’Ouganda, le Rwanda et la République démocratique du Congo, où se répartissent les gorilles. Les résultats de l’enquête étaient clairs et prometteurs : la population dans le parc national des Virunga est de 604 individus, contre 480, recensée en 2010, lors de la dernière enquête de ce genre. 400 autres gorilles de montagnes résident au parc national de Bwindi en Ouganda. Un ensemble qui produit bien le chiffre 1 004 gorilles, dont l’Afrique peut être fière. En particulier, si l’on considère le sort qui est réservé ailleurs dans le monde aux grands mammifères.
Cette croissance a eu lieu grâce à la bonne qualité des programmes de conservation, notamment la règlementation du tourisme, la mobilisation des vétérinaires et les projets de conservations élaborés à l’échelle communautaire. Des efforts communs qui doivent pourtant faire face à un autre obstacle, selon les enquêteurs : les pièges de fil de fer ou en corde. D’ailleurs, ils ont trouvé dans le parc des Virunga, un gorille mort, tombé dans un piège…
Les gorilles des montagnes restent inscrits sur la liste des espèces en danger d’extinction. Leur population est vulnérable face aux changements climatiques, à la réduction de leur habitat, aux maladies ainsi qu’à l’insécurité. En avril 2018, cinq gardes forestiers et un chauffeur ont perdu la vie dans une embuscade qui a eu lieu au cœur du parc national des Virunga (RDC). Dans ce même parc, près de 170 gardes forestiers ont perdu la vie ces 2 dernières décennies. Un sacrifice terrible.
Luchelle Feukeng