C’est l’une des motions de soutien émises au cours du congrès mondial de l’Union pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille en France. Les bailleurs de fonds doivent soutenir les actions menées par les associations africaines de conservation des grands singes. Menacés par le braconnage et la perte de leur habitat naturel, les primates ont totalement disparu dans plusieurs pays d’Afrique.
Le congrès mondial de l’Union pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille en France, reconnaît le travail des associations africaines de protection des grands singes. Dans l’une des motions de soutien formulées à ces assises, l’UICN-France demande aux bailleurs de fonds de leur apporter une aide financière, en raison du travail de terrain qu’elles mènent. « La force de ces associations, c’est qu’elles connaissent bien leur territoire. Elles savent ainsi très vite s’il y a des conflits en cours entre les animaux et les Hommes, notamment lorsque des singes ont détruits des champs, et elles peuvent intervenir rapidement pour calmer la situation », affirme Sabrina Krief, primatologue à l’UICN-France.
Le travail des ONG locales de protection des grands singes en Afrique porte essentiellement sur la lutte contre le braconnage et la préservation de l’habit des primates. « Notre ethnie est dédiée à la défense des chimpanzés. Pour ce faire, nous agissons contre les braconniers, mais nous visitons aussi les écoles pour faire prendre conscience de l’importance de la préservation des forêts aux jeunes. Et à travers eux, nous visons leurs parents », explique Julius Kaganda, membre de l’association Kichida en Ouganda.
Des primates proches de l’extinction
Le braconnage et le recul des forêts ne constituent plus les seules menaces pour les grands singes. La fièvre hémorragique Ebola est devenue la plus importante menace. En effet, le virus Ebola, qui a provoqué plusieurs épidémies en Afrique de l’Ouest et centrale, notamment en République démocratique du Congo (RDC) et au Gabon, tuant des centaines de personnes, a également décimé les gorilles et les chimpanzés de certaines forêts de cette région.
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Lors du précédent congrès mondial de la nature tenu en septembre 2016 à Honolulu, la capitale hawaïenne, l’UICN a classé quatre espèces de grands singes sur six, en danger critique d’extinction. Il s’agit du Gorille de l’Est, du gorille de l’Ouest, de l’orang-outan de Bornéo et de l’orang-outan de Sumatra. Le gorille de l’Est a connu un déclin catastrophique. Sa population s’est réduite de plus de 70% en 20 ans. Elle est actuellement estimée à moins de 5000 individus.
Boris Ngounou