Un projet de transformation des déchets agricoles en fertilisants agricoles vient d’être lancé dans plusieurs pays d’Afrique australe, de l’est et du centre. Il est soutenu par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA).
Comment donner de la valeur aux déchets agricoles ? Cette question est au centre d’un projet qui vient d’être lancé par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) dans plusieurs pays d’Afrique de l’est, du centre et australe. Il s’agit du Rwanda, de l’Éthiopie, de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Afrique du Sud.
Le projet sera mis en œuvre en collaboration avec ETH Zurish, une université helvétique. « Nous chercherons à mettre en place des économies circulaires, grâce auxquelles les déchets des systèmes de production de manioc et de légumes pourront être recyclés et réutilisés dans les exploitations agricoles pour accroître la productivité », indique Haruna Sekabira, le chef de projet.
Concrètement, les déchets obtenus après les récoltes seront transformés en fertilisants pour enrichir la terre. Une bonne partie des produits agricoles étant consommée en ville, les initiateurs du projet comptent valoriser les déchets produits dans les grandes villes des pays concernés. C’est le cas des villes rwandaises. Et dans ce pays d’Afrique de l’Est, le manioc est un tubercule largement consommé par les populations. « Cette initiative va ajouter de la valeur à notre manioc. Ce qui est très bénéfique, car nous ne perdons rien dans tout le processus de production, y compris les pelures et les eaux usées des stations de lavage du manioc. Tout cela sera recyclé et reviendra dans nos champs sous forme de compost ou d’aliments pour le bétail », espère Jean Claude Umwizerwa, le dirigeant de la plate-forme de la chaîne de valeur du manioc au Rwanda.
Le projet s’appuiera aussi sur les entreprises de collectes de déchets dans les villes des pays concernés. Le projet de valorisation des déchets agricoles sera mis en œuvre en plusieurs phases. La première commencera en 2019 et s’achèvera en 2023. Elle devrait nécessiter un investissement de 4,3 milliards de dollars.
Jean Marie Takouleu