Le potentiel des mini-réseaux verts n’est plus à démontrer. Un nouveau rapport donne des pistes pour s’en servir comme levier dans le processus d’électrification dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique au sud du Sahara. Le rapport est produit par le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP) de la Banque mondiale. Selon le rapport, l’investissement de 127 milliards de dollars dans les mini-réseaux verts pourrait permettre l’électrification de 490 millions de personnes à l’horizon 2030.
Actuellement, 733 millions de personnes n’ont toujours pas encore accès à l’électricité dans le monde, dont 570 millions en Afrique selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ces dernières années, le déploiement de mini-réseaux solaires a fortement ralenti, notamment en raison de la crise sanitaire due à la Covid-19.
Le faible engagement de la Banque mondiale
Si les investisseurs publics et privés devaient maintenir le niveau actuel de développement des mini-réseaux, seules 44 800 installations seraient construites, desservant 80 millions de personnes d’ici à 2030, alerte le rapport. En mobilisant 127 milliards dollars au cours des huit prochaines années, ce sont pas moins de 217 000 mini-réseaux qui pourraient être déployés dans les pays en voie de développement.
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La mise en place de stratégies et de programmes de déploiement est encouragée par la Banque mondiale, notamment en Afrique. Sauf que l’institution financière internationale ne cible que des programmes complets d’électrification. Conséquence, la banque estime avoir engagé seulement 1,4 milliard de dollars pour le développement de projets dans 30 pays dans le monde. Au Nigeria par exemple, la Banque mondiale finance le Projet d’électrification du Nigeria (NEP). Dans le cadre de ce projet, l’Agence d’électrification rurale (REA) accorde des subventions basées sur la performance (PBG) aux fournisseurs de mini-réseaux solaires.
L’amélioration du climat des affaires
Mais pour pouvoir mobiliser 127 milliards de dollars en faveur des mini-réseaux en Afrique, des efforts doivent être consentis à plusieurs niveaux. Les États africains doivent créer un environnement commercial favorable aux mini-réseaux au moyen de réglementations souples et adaptées, de politiques de soutien et de la réduction des formalités administratives. Les professionnels du secteur doivent fournir un service d’excellente qualité aux clients et aux collectivités en proposant une alimentation électrique fiable, et en installant au moins 2 000 mini-réseaux par an.
Aussi, le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP) recommande de baisser de 0,20 dollar le prix du kWh d’électricité provenant de mini-réseaux solaires hybrides d’ici à 2030, ce qui changerait la vie d’un demi-milliard de personnes pour seulement 10 dollars par mois.
Jean Marie Takouleu