Avec 20 % des terres de la planète, le continent africain abrite un quart des espèces de mammifères et un cinquième des espèces d’oiseaux de la planète. Au moins un sixième des espèces végétales du monde sont endémiques à l’Afrique. Le continent compte également 369 zones humides d’importance internationale.
Ces chiffres publiés en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), témoignent de la riche biodiversité de l’Afrique. Un patrimoine naturel qui est cependant mis à mal par la disparition continue d’espèces et d’habitats.
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus de 6 400 animaux et 3 100 plantes y sont menacés d’extinction. Les enquêtes sur les populations d’oiseaux d’Afrique révèlent un déclin au cours des 25 dernières années. Un schéma similaire à celui des populations de poissons et de plantes, bien que les données restent limitées. Toutefois, l’UICN estime que les populations d’espèces vertébrées en Afrique ont diminué de 39 % depuis 1970.
C’est dans ce contexte africain qu’a lieu l’édition 2023 de la journée mondiale de la biodiversité, sous le thème « De l’accord à l’action : reconstruire la biodiversité ». En choisissant ce thème, l’Organisation des Nations unies (ONU) veut pousser les dirigeants et les acteurs mondiaux à l’action pour la restauration de la biodiversité.
L’enjeu en Afrique
L’enjeu de la préservation et de la restauration du capital naturel est primordial pour l’Afrique où la biodiversité constitue un arsenal d’outils génétiques bénéfiques non seulement pour les personnes vivant dans ces écosystèmes, mais aussi pour le monde entier. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les forêts naturelles fournissent 21 % du revenu des ménages ruraux dans 11 pays africains et des aliments récoltés à l’état sauvage (y compris la pêche), contribuant ainsi à la santé de millions d’Africains.
Sur le plan écologique le GIEC indique que les 240 millions d’hectares de forêts qui constituent le bassin du Congo (considéré comme le deuxième poumon vert du monde), absorbe chaque année 4 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, compensant ainsi plus que les émissions annuelles de l’ensemble du continent africain.
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C’est pour préserver ces avantages à la fois économiques, sociaux et climatiques du patrimoine naturel, que l’Assemblée générale des Nations unies a institué en 2000, la célébration de la Journée mondiale de la biodiversité. La date du 22 mai a été choisie pour coïncider avec l’anniversaire de la signature de la Convention sur la diversité biologique (CDB), un traité international signé en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.
Boris Ngounou