Le marché des obligations vertes se développe en Afrique. Il est porté par de grandes institutions de financement du développement opérationnel en Afrique, à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD). L’institution financière basée à Abidjan en Côte d’Ivoire vient d’émettre une série d’obligations vertes sur le marché des capitaux dans le monde. Sur le marché australien, la BAD émet une obligation Kangourou sous le thème « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie » de 50 millions de dollars australiens (plus de 33 millions de dollars américains) à 10 ans, arrivant à échéance le 8 mars 2033.
Il s’agit pour la BAD de financer l’un de ses cinq domaines de priorité établis pour accompagner l’Afrique dans son développement. Le domaine « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie » vise à contribuer au financement de 160 GWh de nouvelle capacité afin de permettre 130 millions de nouvelles connexions à un réseau électrique.
L’investissement japonais
Cet objectif comprend 75 millions de nouveaux branchements hors réseau, ainsi que la distribution de fourneaux et autres solutions de cuisson propre dans 150 millions de foyers. Pour atteindre cet objectif, il faudrait, selon les estimations de la BAD, 60 à 90 milliards de dollars par an. La BAD devrait y investir 12 milliards de dollars sur ses ressources propres dans le financement de l’énergie au cours des cinq prochaines années. L’obligation verte émise sur le marché australien a été arrangée par TD Securities et vendue à Fukoku Mutual Life Insurance Company, un investisseur basé à Tokyo au Japon.
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« Par cet investissement, Fukoku Mutual Life Insurance Company entend soutenir les initiatives de la banque dans le secteur de l’énergie et contribuer au développement et au déploiement de solutions spécifiques en matière d’énergie propre et renouvelable à travers l’Afrique. Cet investissement contribuera également à la réalisation de l’objectif de la priorité “Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie”, à savoir l’accès universel à l’électricité sur le continent d’ici à 2025 », indique la BAD.
L’institution financière panafricaine émet cette obligation verte au moment où seulement 48 % d’Africains ont accès à l’électricité, selon la BAD. Dans le même temps, 90 % des écoles primaires africaines n’ont pas accès à l’électricité, tandis que 900 millions de personnes n’ont pas accès à des solutions de cuisson propre, ce qui entraîne environ 600 000 décès chaque année à cause de la pollution de l’air liée à l’utilisation de bois de chauffe pour la cuisine à l’intérieur des habitations.
Jean Marie Takouleu