Le marché des obligations vertes se développe en Afrique. La Banque africaine de développement (BAD) vient ainsi d’émettre une obligation verte en rand sud-africain. L’obligation arrangée par Daiwa Capital Markets Europe vise à mobiliser 200 millions de rands sud-africains (soit 11,4 millions de dollars) à un an, échéant en septembre 2023. L’obligation est vendue sous forme de placement privé à un seul investisseur institutionnel japonais, Sony Bank.
Selon la BAD, le produit des obligations servira au financement des projets verts éligibles à son programme d’obligations vertes. Lancé depuis 2013, ce programme a déjà participé au financement de plusieurs projets hydroélectriques notamment celui de Malagarasi (44,8 MW) en Tanzanie, ou encore la gestion de l’eau au Rwanda, au Sénégal, au Kenya et au Maroc. Le programme qui a déjà permis le financement de 45 projets touche également le secteur des énergies renouvelables avec notamment des financements accordés au projet Yeleen au Burkina Faso ou encore la construction du complexe solaire de Noor Ouarzazate au Maroc.
Le financement de nouveaux projets verts en Afrique
C’est la première fois que la BAD émet une obligation verte en rand sud-africain. Les 11 précédentes obligations ont été émises en dollar américain, en couronne suédoise (SEK) et en dollar australien.
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« Nous sommes très heureux du succès de l’émission de notre obligation verte inaugurale sous forme de placement privé sur le marché du rand sud-africain et reconnaissons le rôle de Sony Bank qui a aidé la BAD à élargir et à diversifier sa base d’investisseurs pour soutenir notre objectif de favoriser la croissance verte en finançant des projets éligibles liés au changement climatique et en œuvrant à la réalisation des objectifs de développement (ODD) du continent », se réjouit Keith Werner, le directeur de la division Marchés des capitaux et opérations financières à la BAD.
Selon la banque panafricaine basée à Abidjan en Côte d’Ivoire, le produit des obligations vertes contribuera à renforcer la résilience face aux effets négatifs du changement climatique, à réaliser des infrastructures durables, à développer les écosystèmes et à promouvoir une utilisation efficace et durable des ressources naturelles telles que l’eau, un secteur particulièrement vulnérable au changement climatique à travers le continent africain.
Jean Marie Takouleu