Après le pétrole, le secteur du textile et de la mode représente environ 8 % des émissions du dioxyde de carbone (CO2) selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). Face à ce constat, la Banque africaine de développement (BAD) a mis en œuvre l’initiative « Fashionomics Africa » pour renforcer la participation de l’Afrique aux chaînes de valeur de cette industrie mondiale à travers des solutions durables proposées par des acteurs du continent.
La deuxième édition de ce concours s’adresse aux start-up et aux entrepreneurs africains du secteur du textile, de l’habillement et des accessoires ayant mis en œuvre des mesures respectueuses de l’environnement, de la durabilité et de l’économie circulaire, au cours des cinq dernières années.
Le jury constitué en partie du Pnue, de la Parsons School of Design basée à New York aux États-Unis d’Amérique, de la fondation Ellen MacArthur du Royaume-Uni, prendra en compte les matériaux utilisés, le processus de conception, les processus de production les plus écologiques y compris les méthodes d’expédition ou les moyens de réduire l’empreinte carbone.
Outre le prix en espèces d’une valeur totale de 6 000 dollars répartis entre les trois finalistes, le meilleur design durable recevra un certificat et présentera sa création en participant à des événements en ligne et en partageant des idées sur les principaux défis de durabilité auxquels le secteur est confronté. La BAD entend connecter les entreprises aux consommateurs et aux spécialistes en vue de la transformation de l’industrie de l’habillement et de la mode en Afrique tout en préservant l’environnement pour accélérer le développement durable.
La mode au cœur du développement durable
« Le concours célèbre les marques de mode africaines qui changent la façon dont nous produisons, achetons, utilisons et recyclons les produits de la mode et qui encouragent une évolution plus durable des pratiques de consommation. La deuxième édition du Fashionomics Africa mettra donc en lumière l’ingéniosité dont les créateurs africains font constamment preuve grâce à la force de leur culture et de leur patrimoine », explique Amel Hamza, directrice par intérim pour le genre, les femmes et la société civile à la BAD.
Près de 10 % du coton transformé dans le monde est produit en Afrique. Au moins 54 pays du continent produisent du coton et 30 en exportent. Selon un rapport du groupe de la BAD publié à l’occasion de sa 52ème assemblée annuelle en 2017, l’Afrique représente 16 % du vaste marché des textiles au niveau mondial estimé à 1,6 milliard de dollars en 2015, contre près de 60 % pour l’Asie-Pacifique. Plusieurs entrepreneurs locaux industrie du textile se penchent progressivement sur le recyclage des produits de la mode, la réduction au minimum des substances toxiques, les alternatives aux matières premières existantes, la réduction des déchets, la réduction de la consommation d’énergie, les énergies renouvelables et la prise en compte du cycle de vie des produits.
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À en croire la BAD, la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie sont en passe de devenir deux industries visionnaires du continent pour la mode durable. Dans ces deux pays, l’énergie propre participe progressivement à la production au sein de l’industrie du textile, favorisant ainsi à la création d’emplois verts. Ce qui représente un grand pas vers la mise en œuvre des 1er et 5e ODD (objectifs du développement durable) qui promeuvent l’éradication de la pauvreté et l’égalité entre les sexes.
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Benoit-Ivan Wansi