Le nouveau Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA) de la Banque africaine de développement (BAD) a été annoncé lors du Sommet sur l’adaptation au changement climatique (CAS) 2021 qui s’est tenu en ligne le lundi 25 janvier 2021, à l’initiative du gouvernement hollandais et du Centre mondial pour l’adaptation (GCA) qui a ouvert son siège africain à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Le centre mettra en œuvre le PAAA, conjointement avec le BAD. Le programme a pour but de mobiliser 25 milliards de dollars pour intensifier et accélérer les mesures d’adaptation au changement climatique sur l’ensemble du continent africain. Le programme sera mis en œuvre en plusieurs phases dont une partie consacrée à la jeunesse. « Notre programme phare d’adaptation des jeunes permettra de débloquer 3 milliards de dollars pour soutenir 10 000 petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des jeunes dans le domaine de la résilience climatique. Le programme est également conçu pour renforcer les capacités d’un million de jeunes en matière d’adaptation climatique », indique Akinwuma Adesina, le président de la BAD.
Des initiatives concrètes dans le Sahel
En sa qualité de Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres a appelé les pays développés et les banques multilatérales de développement à allouer 50 % de leur financement climatique à l’adaptation et la résilience au changement climatique. La BAD a déjà anticipé cette idée en investissant massivement ces dernières années dans des projets d’adaptation au changement climatique notamment à travers son initiative Desert to Power.
D’une valeur de 20 milliards de dollars, ce programme vise à faire du Sahel la plus grande zone de production d’énergie solaire au monde avec une capacité attendue de 10 000 MWc. La BAD estime que cette initiative permettra de fournir de l’électricité à 250 millions de personnes dans les pays composant la bande sahélienne.
Des investissements nécessaires en Afrique de l’Est et Australe
Dans le même temps, la BAD veut devenir le moteur de l’initiative de la Grande muraille verte grâce à une mobilisation financière de 6,5 milliards de dollars en 5 ans. Cette bande de végétation traversera le Sahel de la Gambie à Djibouti, avec pour objectif de stopper la progression du désert du Sahara.
Mais le changement climatique n’impacte pas que le Sahel. Ce phénomène touche particulièrement l’Afrique de l’Est et Australe, avec comme principale conséquence la sécheresse qui provoque le stress hydrique. L’assèchement de la ressource en eau affecte les populations locales et surtout les animaux sauvages qui vivent dans les réserves de biodiversité de la sous-région. La BAD devrait aussi accentuer ses actions dans cette partie du continent africain.
Jean Marie Takouleu