La Banque européenne d’investissement (BEI) vient de s’allier à Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe (TDB) pour l’ouverture d’une ligne de crédit de 120 millions de dollars. Elle destinée au financement des projets d’énergies renouvelables (ENR) destinés aux petites et moyennes entreprises (PME).
Le 9e sommet des chefs d’État et de gouvernement des Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) qui se tient actuellement à Nairobi au Kenya commence à porter ses fruits. En marge de cet évènement, un accord a été signé entre la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe (TDB), une banque commerciale appartenant aux États membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), à la Banque mondiale (BAD) et à la Chine.
L’accord de partenariat a été paraphé par Ambroise Fayolle, la vice-présidente de la BEI et Admassu Tadesse, le président et directeur général (PDG) de TDB. L’entente concerne l’ouverture d’une ligne de crédit de 120 millions de dollars destinée à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) qui investissent dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Il s’agit particulièrement des petits projets solaires ou éoliens destinés à la consommation interne des PME.
Une ligne de crédit d’une durée de 15 ans
Le partenariat entre les deux banques revêt une importance capitale pour les PME dans un contexte marqué par la défaillance des réseaux électriques dans certains pays, notamment en Afrique subsaharienne. Cette défaillance se manifeste par des délestages qui causent l’arrêt pur et simple de la production dans les PME qui n’ont souvent pas les moyens d’acquérir un générateur électrique.
Mais avec la révolution énergétique apportée par le solaire et l’off-grid en particulier, les entreprises ont le moyen de contourner les défaillances des réseaux électriques et même de faire des économies sur leurs factures d’électricité. La ligne de crédit que vient d’ouvrir la BEI et la TDB devrait permettre l’acquisition de ces systèmes moins polluants pour l’environnement. Cette tranche aura une durée de 15 ans.
Les investissements de TDB dans les ENR
« La coopération la plus importante jamais mise en place entre la BEI et la TDB permettra aux PME d’investir au total 240 millions d’euros dans les énergies renouvelables au niveau continental. L’augmentation des investissements du secteur privé liés au climat est la clé de l’action climatique et de la sauvegarde de notre planète », explique Ambroise Fayolle. Au PDG de TDB d’indiquer que « 70 % de notre portefeuille énergétique est constitué d’énergies renouvelables. Et, en dehors de nos opérations régulières, nous avons récemment lancé un programme afin de combler le déficit de financement des PME. Notre partenariat multiforme avec la BEI nous permettra d’intensifier notre engagement pour obtenir de bons résultats dans la région que nous servons : l’Afrique de l’Est et australe). »
La banque, dont le siège se trouve dans la capitale burundaise Bujumbura, a été très active ces derniers mois avec ses investissements dans les énergies renouvelables. En juin 2019, elle a annoncé des pourparlers avec des producteurs indépendants d’électricité (IPP) pour le développement du projet géothermique de Menengai dans la vallée du Rift à l’ouest du Kenya. Le projet est mené séparément par trois IPP. Il s’agit de Sosian Energy, Orpower Twenty Two et Quantum Power East Africa. Le projet permettra de produire 105 MW
La TDB finance également le projet hydroélectrique de Nyagak réalisé dans la localité de Nyapea au nord-ouest de l’Ouganda, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). Il est développé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) par un consortium composé de Tata Consulting Engineers, Dott Services et Hydomax. Ce projet permettra de produire 6,6 MW.
Jean Marie Takouleu