La Banque européenne d’investissement (BEI), revoit à la hausse son soutien pour l’Afrique. Pour l’exercice 2020, l’institution financière accordera 4 milliards d’euros de nouveaux financements, pour soutenir l’investissement public et privé sur l’ensemble du continent. Les projets ciblés par ce financement, sont ceux qui portent sur l’adaptation aux effets des changements climatiques.
Villes et territoires durables #9. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.
Les dirigeants de la Banque européenne d’investissement (BEI) demeurent sensibles aux conséquences ravageuses des changements climatiques en Afrique. Ces derniers projettent de fournir 4 milliards d’euros pour soutenir l’investissement public et privé dans les projets de développement durable. Ce financement à long terme, qui concerne tant l’Afrique subsaharienne que l’Afrique du Nord, consiste à apporter un soutien accru aux infrastructures qui favorisent la croissance du secteur privé, permettant ainsi la création d’emplois par les petites entreprises, les jeunes pousses et les grandes entreprises, et à mettre à disposition de nouveaux financements pour les investissements liés au climat et au développement durable.
L’Afrique, une priorité clé pour l’UE et la BEI
Pour flexibiliser la finance climatique en Afrique, la BEI noue des partenariats avec des entreprises privées, des banques et des organismes de microcrédit. Avantage : la suppression des coûts associés aux financements en monnaie locale qui freinent les investissements. C’est en appliquant cette stratégie, qu’en 2019, la banque a accordé 3 milliards d’euros de nouveaux financements en Afrique. « Cela a permis d’apporter de l’énergie solaire hors réseau au Mozambique et au Malawi, de mieux protéger les routes côtières dans l’État insulaire de Sao Tomé-et-Principe et de garantir l’approvisionnement en eau potable de 2,2 millions de personnes à Antananarivo, la capitale malgache, à la suite de récents typhons » a laissé entendre Werner Hoyer, président de la BEI.
Basée à Kirchberg au Luxembourg, la BEI est l’institution financière des États membres de l’Union européenne. Elle apporte ses financements et son savoir-faire à l’appui de projets d’investissement solides et durables dans le monde entier. De sa création en 1958 à 2019, l’institution financière a réalisé un portefeuille de 12 716 projets dans 162 pays à travers le monde, pour un montant de 1 243 milliards d’euros.
L’intérêt de la BEI pour l’Afrique, peut s’expliquer par la gravité des effets du changement climatique sur le continent.
L’Afrique représente moins de 4 % du total mondial des émissions de carbone, mais le continent est le plus vulnérable en termes d’impact du changement climatique. « La production de blé et de maïs dans certaines parties de l’Afrique a déjà été affectée par le changement climatique, de même que la productivité des pêcheries des Grands Lacs et du lac Kariba sur la frontière Zambie-Zimbabwe et des arbres fruitiers dans le Sahel » indique le rapport 2015 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Et plus d’une demi-décennie après la publication de ce rapport, les climatologues affirment que les effets se sont intensifiés et sont devenus plus fréquents. D’ailleurs, les cas de sècheresse et d’invasion de criquets pèlerins qui ont cours ces derniers mois en Afrique de l’Est, en sont la parfaite illustration.
Boris Ngounou