La British International Investment (BII) rejoint un consortium formé du Fonds d’investissement norvégien pour les pays en développement (Norfund) et le producteur indépendant d’électricité (IPP) Scatec. Ensemble, les trois investisseurs développeront un portefeuille de projets hydroélectriques en Afrique.
Trois investisseurs s’allient pour le développement de l’hydroélectricité. Il s’agit du British International Investment (BII) qui rejoint un consortium formé du Fonds d’investissement norvégien pour les pays en développement (Norfund) et le producteur indépendant d’électricité (IPP) norvégien Scatec. En 2020, Norfund a vendu le producteur d’énergie hydraulique SN Power à Scatec tout en concevant une participation de 49 % dans les actifs de l’entreprise en Afrique.
Cette participation de Norfund sera désormais partagée avec la BII qui en échange engagera 200 millions de dollars pour des projets hydroélectriques de Scatec. Pour la BII, il s’agira du plus gros investissement dans le secteur de l’hydroélectricité depuis sa création il y a 74 ans. « L’hydroélectricité est essentielle pour fournir de l’énergie de base et de pointe propre, en particulier dans les pays enclavés d’Afrique, alors que les pays du continent effectuent une transition en s’éloignant des combustibles fossiles vers un avenir neutre en carbone. La BII et ses partenaires joueront un rôle clé dans l’apport de financements inclusifs et durables pour soutenir l’hydroélectricité en Afrique subsaharienne », affirme Chris Chijiutomi, directeur général, responsable des actions d’infrastructure pour l’Afrique et le Pakistan chez BII.
Un important portefeuille de projets en développement
Pour sa part, Norfund alimentera le partenariat avec sa part existante dans sa coentreprise avec Scatec et d’autres engagements de capitaux pouvant atteindre 100 millions de dollars au cours des prochaines années. La coentreprise dispose d’un important portefeuille de projets hydroélectriques en développement en Afrique subsaharienne.
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Au Malawi par exemple, la joint-venture développe le projet hydroélectrique de Mpatamanga qui porte sur la construction d’un barrage sur la rivière Shire (un affluent du fleuve Zambèze, Ndlr), dans le district de Blantyre, en aval du barrage hydroélectrique de Nkhula A HPP & Nkhula B (100 MW), du barrage hydroélectrique de Tedzani (110,7 MW) et en amont du barrage hydroélectrique de Kapichira (128 MW). La centrale hydroélectrique de Mpatamanga affichera une capacité de 350 MW.
La création de 180 000 emplois
Toujours en Afrique de l’Est, l’IPP a repris le projet hydroélectrique de Ruzizi III. Le barrage sera construit sur la rivière Ruzizi qui assure le lien entre le lac Kivu et le lac Tanganyika. L’installation qui affichera une capacité de 144 MW (extensible à 200 MW) injectera sa production dans les réseaux électriques du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC). La coentreprise construit également la centrale hydroélectrique de Volobé de 120 MW dans la région de Toamasina à l’est de Madagascar.
Dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE), l’énergie produite à Volobé sera vendue à l’entreprise publique Jiro Sy Rano Malagasy (Jirama). Même si ces projets auront inévitablement des impacts sur la flore et la faune locales, la BII estime toutefois qu’ils pourraient soutenir la création d’au moins 180 000 emplois supplémentaires, éviter les émissions d’au moins 270 000 tonnes équivalent CO2 par an et répondre à la demande en électricité de 3 millions de personnes, à peu près l’équivalent de la population d’un pays comme le Gabon avec 2,2 millions d’habitants en 2020 selon les estimations de la Banque mondiale.
Jean Marie Takouleu
