Le Cedeao cherche à rassembler 80 millions de dollars pour soutenir les petits agriculteurs de la sous-région, sur la période 2020 à 2027. Enjeu : leur permettre de se tourner vers des pratiques agricoles plus intelligentes et résilientes au changement climatique.
L’Agriculture africaine doit s’adapter aux changements climatiques afin d’être plus résiliente. Pour ce faire, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de mettre sur pied l’initiative ouest-africaine pour une agriculture intelligente face au climat (WAISCSA). Cet instrument financier devrait permettre de mobiliser 47 milliards de FCFA, soit environ 80 millions de dollars pour accompagner les petits agriculteurs. Le fonds sera déployé de deux manières : un volet financier d’une part et un accompagnement technique d’autre part. Le financement, qui représente 80 % du montant, sera assuré par la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), tandis que l’aspect technique sera géré par une agence de la Cedeao. Pendant la COP25, qui ferme ses portes le 13 décembre 2019 en Espagne, la Cedeao a tenu deux side-events pour présenter ce mécanisme de financement d’une part et exposer son initiative ouest-africaine pour une agriculture intelligente face au climat d’autre part.
Pour Soumaré Ndiaye, conseiller climat de la Cedeao « il s’agit d’une initiative ouest-africaine pour l’agriculture intelligente face au climat qui vise à favoriser l’adoption de pratiques d’agriculture intelligente face au climat (AIC). » Par ailleurs, la Cedeao va également mettre sur pied un pool d’experts pour aider les petits agriculteurs à mieux identifier et décrocher des fonds pour financer leurs projets.
Les défis de l’agriculture intelligente en Afrique de l’Ouest
Ces dernières années, la pluviométrie a considérablement baissé dans les pays d’Afrique de l’Ouest, en raison des changements climatiques. Dans les pays comme le Libéria, le Niger, et la Sierra Leone, la température a connu une hausse de 3,5 °C contre 2 °C dans les autres pays de la sous-région. Et cette situation n’est pas sans incidence sur l’agriculture. Au contraire. Elle entraine entre autres l’érosion génétique, car certaines plantes deviennent incapables de survivre, les menaces sur les plantes et animaux, affecte la physiologie des cultures… La productivité de certaines cultures comme le sorgho et l’arachide est sérieusement menacée par le changement climatique.
Ces défis ont sous-tendu la participation des États africains à la Cop 25. Ils souhaitent obtenir plus de fonds de transition dédiés à l’agriculture climato-intelligente, qu’ils identifient comme LA solution pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
Luchelle Feukeng