La FAO a lancé le programme Afrisoils, bien-nommé puisqu’il s’agit de « soigner » les sols de l’Afrique, dont superficie composée à 40% de déserts. Près de 65 % des terres arables du continent subissent des pertes de terre végétale et d’éléments nutritifs. Ce continent est confronté à plusieurs défis car moins de la moitié des terres africaines sont cultivables et seulement 16% d’entre elles sont de très bonne qualité. Près de 70% de la population africaine reste en situation d’insécurité alimentaire et les gens dépendent de très peu de terres disponibles pour cultiver de la nourriture et gagner leur vie.
Le programme Afrisoils vise à accroître la fertilité des sols de 30 % dans 47 pays africains et à réduire la dégradation des sols de 25 %, au cours des dix prochaines années. L’objectif est également la réhabilitation des sols dégradés (y compris les sols pollués), la lutte contre la déforestation, l’adoption de pratiques agroforestières respectueuses du climat, l’utilisation de systèmes d’irrigation pour améliorer la production agricole et l’élaboration d’une législation et de lignes directrices pour une gestion durable des sols.
« Nous avons besoin de 50 millions de dollars pour mener à bien ce programme à grande échelle et pour les dix premières années. Nous avons besoin du soutien de tous pour cette initiative ambitieuse », a ajouté, René Castro, Sous-directeur général de la FAO, au département du Climat, de la Biodiversité, de la Terre et de l’Eau, lors du lancement d’Afrisoils, en marge de l’Assemblée plénière du Partenariat mondial pour les sols (AP).
Le sol, élément clé des pratiques agricoles durables
Lors du lancement du projet, René Castro a déclaré : « Seule une gestion durable des sols nous permettra de réaliser la croissance agricole, d’assurer la sécurité alimentaire et de nous adapter aux changements climatiques. »
Selon Ronald Vargas, spécialiste des terres et des eaux de la FAO, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques de gestion durable des sols qui font partie intégrante de la nature pour rendre les sols très fertiles. Il ajoute qu’il n’est pas possible de compter uniquement sur les engrais minéraux, une pratique courante dans le monde entier, car la fertilité du sol ou le système pédologique dépend de la manière dont il est stimulé. Il est nécessaire d’utiliser des solutions intelligentes à long terme qui augmentent la productivité des sols tout en sauvegardant les services écosystémiques et en prévenant la pollution et la dégradation.
Des utilisateurs des terres aux décideurs politiques, l’un des principaux objectifs du SPG est d’améliorer la gouvernance et de promouvoir la gestion durable des sols.
Audrey Chomgui