Dans son nouveau rapport publié le 17 octobre 2018, l’Organisation de nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), préconise une approche énergétique des questions d’élevage. Selon elle, les prévisions rassurantes de la production animale, doivent s’accompagner de bons rendements en termes de production de biogaz.
Selon l’Organisation de nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale de viande est appelée à augmenter de 19% 2030, par rapport à la période allant de 2015 à 2017.
Ce sont là, des prévisions réconfortantes, pour une population mondiale, sans cesse croissante. Mais pour la FAO, le débat international autour de la production animale ne doit plus se focaliser uniquement sur la manière dont ce secteur peut produire davantage afin de satisfaire la demande, mais doit également se concentrer sur la manière de réduire son empreinte environnementale. Bien qu’il s’agisse d’un objectif valable dans le cadre des ODD, la FAO, dans son rapport intitulé : « Élevage mondial – Transformer le secteur de l’élevage grâce aux Objectifs de développement durable », paru le 17 octobre 2018, plaide pour une approche plus large et ambitieuse : Pour la FAO, il faut accentuer la méthanisation des excréments animaux.
Électrifier les zones rurales grâce au fumier
En Afrique, l’idée selon laquelle le développement économique passe par l’énergie, n’est pas nouvelle. Cependant, celle-ci tarde à se concrétiser systématique sur le terrain, et pourtant, l’urgence est là. Selon des chiffres de la banque mondiale, 650 millions des personnes sur le continent, n’ont toujours pas accès à l’électricité. Vivant pour l’essentiel en zone rurale, ces dernières ont pour la plupart, l’élevage comme principale source de revenus.
La FAO, dans son rapport, précise que la volaille, les porcs, les moutons, le bétail et d’autres animaux domestiques génèrent près de 85% des déchets fécaux animaux. Ainsi, selon cette organisation, transformer ce fumier de bétail en biogaz offre un moyen de rendre disponible une source de combustible renouvelable pour plus d’un milliard de personnes et pour leurs usages domestiques, leur donnant accès à une énergie durable, abordable et fiable.
Une centrale à biomasse en côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a décidé d’innover, en investissant dans une future centrale à biomasse, valorisant les déchets de cette production. L’annonce en a été faite en juillet 2018 par le gouvernement. D’un coût total d’un million de dollars, la centrale à biomasse d’Abidjan permettra d’économiser 250 000 tonnes de CO2 par ans.
Par ailleurs, le 19 décembre 2017 à Paris, le jeune ivoirien Noël Kombo N’Guessan et sa fiancée néerlandaise Louise Bijleveld ont reçu le prix EDF Pulse Africa, pour leur projet Lono, qui consiste à créer de l’engrais et du biogaz à partir des déchets organiques en zone rurale. « Nous sommes une entreprise sociale, notre but est avant tout de permettre à des populations rurales d’augmenter leur production agricole et d’avoir de l’énergie pour cuisiner, tout en valorisant leurs déchets », précisait alors Noël N’Guessan.
Boris Ngounou