Dans le monde, on estime à 850 millions, le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité. Près des trois quarts, plus de 600 millions d’entre eux, se trouvent sur le continent africain et particulièrement en zone rurale selon la Banque africaine de développement (BAD). Une situation préoccupante qui suscite la mobilisation des États et des partenaires au développement.
C’est dans ce contexte que la Fondation Rockefeller, basée aux États-Unis, lance la Global Commission to End Energy Poverty. Le but de cette nouvelle commission est d’inverser la tendance en fournissant l’accès à l’électricité à 850 millions de personnes. « Malgré les progrès récents, le monde n’est pas sur la bonne voie pour résoudre le problème de l’accès à l’électricité d’ici 2030. Le moment est venu de libérer tout le potentiel intégrant l’électricité de réseau et des systèmes hors réseau afin de permettre l’émergence de partenariats public-privé (PPP) à grande échelle », explique Dr Rajiv J. Shah, le président de la fondation Rockefeller.
Le soutien de la BAD
Pour réussir sa mission, la Global Commission to End Energy Poverty collaborera avec les entreprises de service public ainsi que les fournisseurs d’off-grid qui la compose. La commission dispose également en son sein d’universitaires de haut niveau, de dirigeants de l’industrie et de directeurs de banques de développement comme Akinwumi Adesina de la BAD.
Le but d’une telle mobilisation est de mettre en œuvre des solutions durables au cours de la prochaine décennie. La commission collaborera également avec les entreprises de recherche afin d’identifier des feuilles de route pour surmonter les obstacles à la réalisation de l’accès universel à l’électricité.
La nouvelle commission viendra soutenir les efforts de la BAD qui s’active pour fournir l’accès à l’électricité en Afrique, notamment au travers d’investissements dans les projets d’énergies renouvelables. Récemment, elle a lancé la Facilité pour l’inclusion énergétique (FEI). Il s’agit d’une ligne de crédit de 500 millions de dollars répartis sur deux programmes. Le premier est doté d’un montant de 100 millions de dollars destinés à l’off-grid. Cette tranche permettra aux fournisseurs d’off-grids d’étendre leurs services, surtout dans les zones rurales où les populations ne sont pas souvent connectées au réseau national d’électricité. Le deuxième programme, doté de 400 millions de dollars, est destiné à soutenir de plus grands projets, c’est-à-dire une production électrique destinée au réseau. Elle bénéficiera aux projets portés par les producteurs indépendants d’électricité (IPP).
Jean Marie Takouleu