L’édition 2023 de la Journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars, met à l’honneur les rôles remarquables des forêts dans la lutte contre le changement climatique. Le thème de cette année, « Les forêts et la santé », met pour sa part un accent sur le rôle qu’elles jouent dans le maintien de la santé humaine.
La race humaine dépend des forêts pour son alimentation, son énergie, ses abris, ses revenus et ses médicaments. Selon les chiffres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), plus de 1,6 milliard de personnes en dépendent directement, dont 60 millions d’autochtones. « Les forêts et les arbres réduisent la pollution de l’air et l’exposition à la chaleur. Les promenades en forêt peuvent renforcer notre système immunitaire et améliorer notre santé mentale. Elles offrent également des valeurs spirituelles importantes pour de nombreuses personnes et communautés dans le monde », explique la CCNUCC.
Les forêts sont par ailleurs essentielles pour limiter les effets du changement climatique car elles absorbent le CO2 qui piège la chaleur, et elles constituent un élément crucial de la résilience, notamment en régulant les flux d’eau.
L’Afrique au cœur des enjeux
Avec environ 650 millions d’hectares de forêts, soit 17% du total mondial, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Afrique a un grand rôle à jouer dans la préservation des forêts. Le continent abrite le bassin du Congo. Étendu sur une superficie de 530 millions d’hectares, dont 268 millions d’hectares de superficie forestière, le deuxième poumon écologique de la planète (après l’Amazonie) est au centre des attentions de la communauté internationale.
Le dernier cas en date était lors du « One Forest Summit » du 1er au 2 mars 2023 à Libreville au Gabon, et il en sera d’avantage à l’occasion du Sommet des trois grands bassins forestiers de la planète, prévu en juin 2023 à Brazzaville en République du Congo.
Le défi pour les forêts d’Afrique est celui d’allier leur préservation à l’impératif de développement économique. Et parmi les solutions présentes, la REDD+, qui signifie réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts. Souvent désignée par le Cadre de Varsovie, elle a été adoptée lors de la de la 19e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP19) dans le cadre des négociations sur le climat qui s’est tenue en Pologne en 2013, puis reconnue en 2015 par l’Accord de Paris.
Grâce à REDD+, de nombreux pays en développement notamment la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo, le Cameroun le Gabon et Rwanda prennent des mesures concrètes pour protéger leurs forêts.
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À la fin de 2022, les activités REDD+ mises en œuvre par la plupart de ces pays couvrent une superficie forestière d’environ 1,35 milliard d’hectares, environ 75% de la déforestation mondiale. C’est le cas notamment de la Gambie où les autorités ont interdit récemment « l’exportation ou la réexportation de bois jusqu’à nouvel ordre ». En effet, ces activités généralement illégales ont fait perdre à ce pays d’Afrique de l’Ouest près de 100 000 hectares de forêts entre 1998 et 2008, selon un rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) Agence d’investigation environnementale (EIA) publiée en juin 2019. Une perte du couvert forestier qui n’est pas sans conséquences sur les moyens de subsistance des populations rurales.
Boris Ngounou