AFRIQUE : la philanthropie pour pallier le déficit de financement de la biodiversité

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AFRIQUE : la philanthropie pour pallier le déficit de financement de la biodiversité©Chaton Chokpatara/Shutterstock

L’Afrique est confrontée à des menaces croissantes de perte de biodiversité. L’ONU estime que d’ici à 2050, le continent aura perdu plus de 50 % des espèces d’oiseaux et de mammifères. Pour renverser la tendance, un chercheur britannique propose la philanthropie comme solution au manque de financement pour la conservation de la nature. Un secteur confronté à un déficit de financement annuel de 711 milliards de dollars, selon l’ONU.

La problématique du financement de la conservation de la biodiversité a retenu l’attention des dirigeants mondiaux lors du 4e One Planète Summit qui s’est tenu le 11 janvier 2021. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies a fait savoir à cette occasion que la biodiversité accuse un déficit de financement annuel de 711 milliards de dollars, et que la situation devrait durer jusqu’en 2030. Le financement de la conservation est pourtant déterminant pour la préservation de la planète et de l’espèce humaine. En Afrique où le changement climatique a plus d’impact, « plus de 50 % des oiseaux et mammifères devraient disparaitre d’ici à 2050 » estime Cristiana Paşca Palmer, la chef de la biodiversité à l’ONU.

Pour empêcher cette catastrophe, Maram Ahmed propose de recourir aux organismes philanthropiques. Le chercheur principal au département d’études sur l’orient et l’Afrique à l’université de Londres pense que les importants flux de capitaux philanthropes dirigés vers l’Afrique ne devraient plus se limiter aux activités liées à l’éradication de la polio et à l’amélioration de l’accès à l’éducation. « Bien que les fonds philanthropes ne puissent à eux seuls financer la conservation de la biodiversité, ils peuvent néanmoins être canalisés vers la sensibilisation aux menaces croissantes liées à la nature et au sondage de l’opinion publique. Ils peuvent être déployés pour soutenir la société civile et les mouvements sociaux, l’investissement vert dans la recherche et le développement » explique Maram Ahmed.

Les fonds philanthropes ont déjà en effet prouvé leur efficacité dans la conservation de la biodiversité en Afrique et plus précisément dans le parc national de Gorongosa au Mozambique. Présenté autrefois comme l’une des zones les plus riches en biodiversité au monde, le parc a perdu 90 % de sa faune pendant la guerre civile du Mozambique de 1977 à 1992. Mais grâce aux investissements philanthropiques stratégiques de la Fondation Carr, plus de 100 000 grands animaux ont repeuplé Gorongosa, 10 ans après la guerre. Le philanthrope Gregory Carr a en effet promis 40 millions de dollars sur 30 ans pour la restauration de ce parc, qui pourra désormais retrouver sa population faunique d’avant-guerre.

Boris Ngounou

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