« Les océans et les zones gelées, victimes du réchauffement climatique dépérissent à grande vitesse, menaçant des pans entiers de l’humanité qui doit réduire au plus vite ses émissions de CO2 pour limiter les dégâts » a averti le mercredi 25 septembre 2019, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec). Dans son rapport choc sur les océans et la cryosphère, c’est-à-dire l’ensemble des eaux et des sols gelés de la planète, le Giec met en garde contre des changements irréversibles.
Avec 38 états côtiers, 13 millions de kilomètres carrés de zones maritimes et 26 000 kilomètres de côte, le continent africain a de quoi être véritablement inquiété par les résultats de ce nouveau rapport du Giec. Les experts notent que l’acidité des eaux va produire une importante baisse de la nourriture des poissons (le phytoplancton dans les eaux tropicales). Cela aura un impact sur les stocks de poissons qui pourraient diminuer de près de 40 %. Les poissons chercheront des conditions plus favorables en migrant vers le nord, ce qui constituera un problème pour les pêcheurs et tous ceux qui se nourrissent de poissons.
Montée du niveau des océans d’au moins un mètre d’ici 2100
Si les précédentes estimations du Giec fixaient à 1,5 °C l’augmentation de la température d’ici 2100, les nouvelles estimations sont pires et évoquent désormais ouvertement une augmentation de 2 °C pour la même échéance. À cette température, la fonte des calottes glaciaires sera plus forte et le niveau de la mer s’élèvera d’un mètre.
La situation sera désastreuse pour les États insulaires d’Afrique comme l’Île Maurice où, selon des chiffres officiels, l’érosion a déjà emporté 11 % du littoral et fragilisé les récifs coralliens. Par ailleurs, la hausse de la mer a de multiples conséquences. Les nappes phréatiques deviennent inutilisables pour l’irrigation à cause de la salinisation de l’eau qui survient.
Il faut rappeler que la vie des humains, des animaux et de la biosphère est étroitement liée à l’océan et à la cryosphère. D’après les études du Giec, ces étendues d’eau constituent de grands puits de carbone. Sur les 40 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année par l’activité humaine, moins de 50 % restent dans l’atmosphère. Le reste est absorbé en parts à peu près égales par la végétation terrestre et par l’océan. De même, les océans absorbent plus de 90 % de la chaleur supplémentaire générée par le réchauffement climatique.
Boris Ngounou