AFRIQUE : la production des déchets électroniques a atteint la cote d’alerte

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AFRIQUE : la production des déchets électroniques a atteint la cote d’alerte©Morten B/Shutterstock

Selon le Global E-waste Monitor 2020 de l’ONU, 2,9 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) ont été produits en 2019 sur le continent africain. Un véritable danger à la fois sanitaire et environnemental, dans la mesure où l’Afrique accuse un manque criard en matière de politiques et de structures de gestion et de recyclage des D3E.

Le nouveau rapport du Global E-waste Monitor, rendu public le 2 juillet 2020, appelle les dirigeants africains à l’urgence de l’action face aux déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E). La production de ces déchets a atteint des proportions inquiétantes, du fait de l’urbanisation galopante et de la digitalisation des sociétés africaines. Ainsi, en 2019 les déchets munis d’une batterie ou d’une prise de courant ont atteint la barre de 2,9 millions de tonnes. Soit 2,5 kilogrammes par habitant dans 49 pays africains.

À ces déchets que produisent les Africains, il faut par ailleurs ajouter ces autres millions de tonnes de déchets électroniques qui continuent illégalement d’être exportés vers plusieurs États africains par des pays d’Europe et d’Amérique, sous la prétendue appellation de « matériel de seconde main ». L’un des cas récents est survenu le 29 juin 2020. La Garde civile espagnole avait annoncé, l’interpellation sur les îles de Tenerife (Espagne) située au large de la côte ouest de l’Afrique, de 34 personnes suspectées d’exporter illégalement 2 500 tonnes de déchets électroniques vers le Nigeria et sept autres pays d’Afrique.

L’urgence d’un recyclage

Face au trop-plein des déchets électroniques, l’ONU préconise dans son 3e rapport du Global E-waste Monitor, l’adoption des règlementations et des programmes de recyclages. Une démarche encore très insuffisante sur le continent. Car seuls 13 pays africains sur les 43 étudiés ont une politique nationale de régulation et de gestion des déchets électroniques dans le respect des normes environnementales et sanitaires. Cela signifie que l’or, l’argent, le cuivre, le platine et d’autres matières récupérables de grande valeur évaluées de manière prudente à 3,2 milliards de dollars américains, ont été pour la plupart déversés ou brûlés, au lieu d’être collectés pour traitement et réutilisation.

Le rapport s’adresse également au reste de la planète. Le monde a réalisé un record de 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques produits en 2019. La part du lion revient à l’Asie, qui a généré quelque 24,9 millions de tonnes. Ce continent est suivi par les Amériques (13,1 millions de tonnes) et l’Europe (12 millions de tonnes).

Le Global E-waste Monitor 2020 est le fruit d’une collaboration entre l’Union internationale des télécommunications (UIT), le programme SCYCLE (Sustainable Cycles) actuellement co-organisé par l’Université des Nations Unies (UNU), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (Unitar) et l’Association internationale des déchets solides (Iswa).

Boris Ngounou

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