Des experts invitent les pays africains à intégrer dans leurs politiques, des coûts plus importants dans la gestion et la prévention des risques climatiques. Les avantages d’une telle démarche ont été présentés lors du séminaire international sur le verdissement du système financier africain, tenu du 25 au 27 juin 2019, à Casablanca au Maroc.
D’une manière générale, les pays africains devront intégrer dans leurs politiques économiques une écologisation des pratiques. C’est la principale recommandation faite par des experts venus de 12 pays africains, de la France, du Royaume-Uni, de la Chine, de la Mongolie, et du Kazakhstan. Réunis du 25 au 27 juin 2019 à Casablanca la capitale marocaine, les experts du séminaire international sur le verdissement du système financier africain, ont exposé sur les avantages que peuvent tirer les pays africains dans le développement de la finance verte.
« Bien que les opportunités sur le continent soient énormes dans plusieurs secteurs, tels que les infrastructures, l’agriculture, l’énergie et autres, l’Afrique n’attirent aujourd’hui que 5 % des flux financiers verts internationaux » a déclaré lors de son allocution d’ouverture, M. Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City Authority.
Le continent a pourtant moult raisons de mobiliser davantage de fonds pour le climat. « Premièrement, la finance verte stimulera le continent ; deuxièmement, cela permettra à l’Afrique de passer directement aux infrastructures vertes, telles que les énergies renouvelables ; troisièmement, cela créera des opportunités d’affaires pour les institutions financières ; quatrièmement, elle protègera le secteur financier des risques liés au climat et à l’environnement » a mis en évidence, Dr Ma Jun, directeur du Centre de recherche sur le développement de la finance verte à l’Université Tsinghua et président du Comité des finances vertes de Chine.
À peine la moitié des besoins en finance climatique est mobilisé chaque année
La Banque mondiale estime à 1 milliard de dollars, le montant quotidien des flux financiers internationaux alloués au climat dans les pays en développement. Un montant qui ne représente qu’à peine la moitié des sommes nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Le rapport « Landscape of Climate Finance 2013 » précise tout de même qu’à force d’innovations et de politiques audacieuses, la situation pourrait s’améliorer.
C’est sans doute à cause de la prise de conscience de l’importance du secteur privé dans la finance climatique que le séminaire de Casablanca a évoqué d’autres sujets majeurs. Les meilleures pratiques en matière de banque verte, le marché des obligations vertes, l’attractivité de la finance verte à travers des mesures incitatives, l’amélioration de la transparence et de la communication sur les informations environnementales et climatiques font partie, entre autres, des quelques propositions émises pour encourager l’investissement privé dans le climat.
Ce séminaire est le troisième organisé par l’Université Tsinghua en Chine et la Société financière internationale (IFC). Il s’inscrit dans le cadre du programme international pour l’émergence de leaders en finance verte (GFLP), lancé en mai 2018 par les deux institutions. Le prochain évènement aura lieu à Astana, au Kazakhstan, en septembre 2019.
Boris Ngounou