Les membres du Comesa, se sont réunis le 30 juillet 2018 à Nairobi au Kenya, à l’occasion de leur 20e sommet. L’union douanière envisage de s’appuyer sur le secteur privé pour développer les énergies renouvelables, afin d’améliorer l’accès à l’électricité dans ses 21 pays membres.
Le marché commun de l’Afrique orientale et australe, aussi connu sous son acronyme anglais Comesa (Common Market for Eastern and Southern Africa), pose un regard froid sur le business des énergies renouvelables en Afrique. Selon cette une union douanière, la mauvaise gouvernance des marchés et les défis réglementaires continuent d’entraver la mise en œuvre des projets énergétiques notamment en matière d’énergies renouvelables et de contribution du secteur privé. Une situation qui affecte négativement les économies et les populations. « Même dans les zones couvertes par le réseau électrique, l’électricité est souvent peu fiable » a déclaré Kipyego Cheluget, secrétaire général adjoint du Comesa. Et pourtant les ressources énergétiques renouvelables telles que l’hydroélectricité, le solaire, l’éolien, la géothermie, et la bioénergie, sont disponibles en Afrique. La République démocratique du Congo à elle seule, a un potentiel hydroélectrique de 100 000 mégawatts, tandis que l’Éthiopie et la Zambie disposent respectivement de 45 000 MW et 6 000 MW.
Cependant, « Les projets d’infrastructure énergétique nécessitent d’énormes ressources que les gouvernements seuls n’arrivent pas à financer. Le secteur privé peut donc jouer un rôle clé dans l’amélioration de l’accès à l’électricité » a ajouté Kipyego Cheluget. Dans un contexte pareil, la valorisation du potentiel énergétique africain passerait, dit-il, par la promotion des politiques et des dispositions réglementaires favorables et stables afin d’attirer les investissements dans le secteur de l’énergie.
L’accompagnement de l’UE pour les investissements privés dans les EnR
Depuis mai 2017, le Comesa, à travers l’Association régionale des autorités de régulation en Afrique de l’Est et australe (Raeresa), met en œuvre un programme intitulé : « Renforcement d’un marché régional de l’énergie durable dans la région Afrique orientale-Afrique australe-océan indien » (Esrem). Financé à hauteur de 7 millions d’euros par l’Union européenne (UE), ce programme, mis en œuvre dans les 21 États membres du Comesa, a pour objectif l’harmonisation des cadres réglementaires et le renforcement des régulateurs régionaux de l’énergie et les pools énergétiques, afin de favoriser un marché régional de l’énergie dynamique.
Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe Comesa est une organisation internationale à vocation régionale d’Afrique de l’Est dont l’objectif est de créer une union douanière entre ses pays membres. Fondé en décembre 1994, il regroupe une population totale de 475 millions d’habitants pour un produit intérieur brut (PIB) réel de 677 milliards de dollars en 2014. Le volume des transactions commerciales entre les pays membres et le reste du monde a atteint annuellement 52 à 60 milliards de dollars entre 1997 et 2002.
Boris Ngounou