Le marché du carbone, les conditions météorologiques, le débat scientifique sur le changement climatique, autant de thématiques abordées dans le futur guide de formation académique en cours d’élaboration par le Forum forestier africain (AFF).
Rédigé en collaboration avec l’université d’agriculture de Sokoine en Tanzanie, le nouveau guide de formation académique dont les modules seront bientôt présentés aux étudiants et aux experts forestiers en contact avec les communautés est réparti en plusieurs thématiques, dont la lutte contre le changement climatique et la réduction de son impact sur les forêts.
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En se dotant d’un tel manuel, l’AFF met à la disposition de ses décideurs un manuel visant à améliorer les connaissances sur les écosystèmes, leur composition et leur vulnérabilité aux changements en cours, a indiqué Godwin Kowero, secrétaire général de l’AFF.
L’AFF est une association engagée dans la gestion durable, l’utilisation rationnelle et la conservation des ressources forestières et arboricoles en Afrique. L’organisme entend renforcer les capacités des acteurs de la gestion forestière à l’heure où la sauvegarde des forêts est nécessaire pour ralentir les effets du réchauffement climatique.
Des chiffres alarmants pour le continent
Chaque année, 4 millions d’hectares de forêts disparaissent et cela coûte au continent une perte de 3 % de son produit intérieur brut (PIB), selon Abebe Haile-Gabriel, le représentant régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique. À l’en croire, 65 % des terres productives sont dégradées, tandis que la désertification touche 45 % des terres en Afrique. Ce qui intensifie davantage les effets du changement climatique.
Entre 2000 et 2020, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Ghana ont perdu respectivement 71 %, 67 % et 60 % de leurs forêts tropicales humides selon la FAO. Dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest, la restauration des terres dégradées est freinée par plusieurs facteurs à l’instar de la conversion et le défrichement des forêts, la surexploitation des ressources naturelles, l’urbanisation et la sécheresse.
L’urgence de la restauration des terres dégradées
Dans l’optique de la restauration des écosystèmes, le programme Action contre la désertification de la FAO, qui soutient l’initiative de la Grande muraille verte, travaille avec les communautés locales, les gouvernements et la société civile pour restaurer les terres dégradées en Éthiopie, en Gambie et Soudan. Entre 2015 et 2020, 63 000 hectares de terres dégradées ont été plantés pour amorcer leur restauration avec 12 millions de plants et des semences forestières selon la FAO.
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En 2021, le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF) a lancé un nouvel appel à candidatures pour la gestion durable des forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest. Les forêts du Libéria (qui occupent environ 43 % de la forêt de Haute-Guinée) représentent par exemple une part importante du couvert forestier restant dans le hotspot des forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest. Cependant les menaces qui pèsent sur ces forêts sont nombreuses et destructrices.
Benoit-Ivan Wansi