Le deuxième sommet de l’Alliance africaine pour l’économie circulaire s’est tenu le 14 novembre 2019 à Durban en Afrique du Sud. L’occasion pour les pays et organisations membres de cette instance, de valider leur charte de fonctionnement.
L’Afrique doit impérativement revaloriser ses déchets, afin de réduire les effets de la pollution qu’ils engendrent, qui à son tour engendre des incidences sur la santé et le bien-être des populations ainsi que la croissance économique. Sans parler de l’intérêt économique qu’il y a à valoriser des ressources matières disponibles sur les lieux de consommation et de production, et dont le recyclage génère quasi systématiquement moins d’émissions de gaz à effets de serre et de pollution en général que la production à partir de l’extraction de matières premières vierges. Ce constat a encadré le deuxième sommet de l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (Acea), qui se tenait le 14 novembre 2019 Durban en Afrique du Sud. Les travaux ont porté notamment sur l’adoption de la charte dont l’organisation souhaite se doter.
Le texte présente notamment les conditions d’adhésion et d’éligibilité à l’Alliance (réservée uniquement aux organisations du secteur public). Il en ressort également les dispositions concernant le directoire de l’Acea. L’organisation place à sa tête deux coprésidents qui exercent leur mandat pour un mandat pour une durée de cinq ans. Actuellement occupée par les ministres de l’Environnement du Rwanda et de l’Afrique du Sud. Cette fonction consiste à superviser la stratégie et la direction de l’Acea, à diriger le secrétariat et le comité technique et à guider le processus d’identification et d’accueil des nouveaux membres.
L’Afrique du Sud et le Rwanda ont lancé l’Alliance africaine pour l’économie circulaire en novembre 2017 lors de la COP23 à Bonn en Allemagne. Les deux pays vont être rejoints en juin 2018 par le Nigéria, à l’occasion du premier sommet de l’Acea à Helsinki en Finlande.
L’Afrique pourrait économiser jusqu’à 186 milliards de dollars par ans grâce à l’économie circulaire
La vision de l’Alliance est de construire une économie africaine réparatrice qui génère le bien-être et la prospérité de toute sa population à travers de nouvelles formes de production et de consommation économiques qui maintiennent et régénèrent ses environnementales. Prenant part le 17 octobre 2019 à une conférence publique à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody en Côte d’Ivoire, le cofondateur de l’Alliance, Alexandre Lemille, a indiqué que l’économie circulaire pourrait faire épargner à l’Afrique plus de 186 milliards de dollars rien que par le changement qui interviendrait dans la façon de consommer.
Présent également à cette conférence, Michel Coffie Benoît, Secrétaire Général du Bureau du Conseil Autonome du District d’Abidjan en Côte d’Ivoire, a présenté les prévisions d’un projet d’économie circulaire dans son district. « La transformation des déchets organiques en substrat agricole ou en bio méthane et la valorisation des 16 % de déchets secs devraient créer 42 000 nouveaux emplois ». Il a également rappelé que 35 à 45 % des factures d’eau peuvent être économisées si les eaux des douches sont utilisées pour évacuer les matières fécales.
Boris Ngounou