AFRIQUE : lancement à Ouagadougou, d’un projet d’irrigation pour le Sahel

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KENYA : 642 bassins installés pour améliorer l’irrigation en zone rurale© Andrii Yalanskyi/Shutterstock

Réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, les représentants des six pays membres de Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) ont lancé le Projet d’appui régional à l’initiative irrigation au Sahel (Pariis).

Le changement climatique se manifeste aussi en Afrique par l’avancement du désert du Sahara. Il concerne particulièrement la bande sahélienne qui touche plus de six pays : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Dans cette partie du continent, la pratique de l’agriculture devient difficile, exposant les populations à la famine.

Depuis 2013, ces pays, regroupés dans le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), ont lancé à Dakar l’Initiative pour l’irrigation au Sahel (2IS). Objectif : « faire de l’agriculture irriguée, une solution pour le développement des pays du Sahel ». Le Cilss a travaillé sur cette initiative avec des partenaires au développement tel que la Banque mondiale et des partenaires techniques dans une sorte de « Task Force » soutenue par deux institutions régionales, à savoir la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Grâce à ce long travail, ils ont finalement réussi à lancer, en ce mois de novembre 2018, le Projet d’appui régional à l’initiative irrigation au Sahel (Pariis).

Un projet ambitieux

Pariis vise à « améliorer la capacité des parties prenantes à développer et à gérer l’irrigation et à accroître les superficies irriguées en suivant une approche régionale basée sur les solutions pour les cinq types de systèmes d’irrigation identifiés par la Déclaration de Dakar. Il s’agit de l’aménagement de bas-fonds et de la décrue contrôlée, de la petite irrigation individuelle privée, de l’irrigation communautaire, de la grande irrigation publique et de l’irrigation à travers le partenariat public-privé (PPP) », explique Djimé Adoum, le secrétaire exécutif du Cilss.

La mise en place de ce projet ambitieux nécessite également d’importants moyens financiers. Sur ce point, la Banque mondiale, via une décision de son conseil d’administration datant de février 2018, va soutenir Pariis à hauteur de 170 millions de dollars. Cette somme sera injectée sur une période de six ans.

Le cas du Burkina Faso et du Niger

Au sommet de Ouaga où Pariis a été lancé, Jacob Ouédraogo, ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques a donné les objectifs de son pays. Dans le cadre de ce projet en effet, le Burkina Faso compte irriguer 5 950 hectares. Plusieurs agriculteurs vont en bénéficier dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Centre et du Centre-Ouest, ainsi que dans les provinces du Houet et du Tuy.

Pour sa part, le Niger va bénéficier d’un investissement de 16 milliards de francs CFA, soit 27,4 millions de dollars, qui bénéficiera aux agriculteurs des régions d’Agadez, de Tahoua, de Dosso et de Tillabéry. Pariis touchera 58 000 agriculteurs en Afrique de l’ouest et du centre. En tout, « environ 35 % des bénéficiaires directs seront des femmes. Les bénéficiaires indirects sont estimés à quelque 480 000 personnes au total et les superficies aménagées ou revitalisées projetées à 23 000 hectares », a précisé le Cilss.

Jean Marie Takouleu

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