La 6e conférence Mining On Top Africa (MOTA), se tient du 12 au 13 juillet 2023, à Paris en France. Après une trêve de cinq ans dû au Covid-19, cette nouvelle édition donne aux investisseurs européens, l’occasion de négocier de nouveaux contrats miniers en Afrique. Il faudra toutefois prendre en compte les exigences des écologistes pour des modèles économiques durables, accordant une place de choix à la nature et aux communautés locales.
Les pratiques minières responsables s’invitent à la 6e conférence Mining On Top Africa (MOTA), qui se tient à Paris en France, les 12 et 13 juillet 2023. Avec près de 300 participants, dont 51 orateurs, 26 exposants, 50 organisations et 21 pays. Le Sommet annuel africain des mines offre une opportunité pour les dirigeants de l’industrie de se rencontrer et de faire du réseautage, de s’engager avec les médias, de lever des fonds, d’investir dans des projets et, de manière générale, de s’engager avec le secteur des ressources à un niveau de direction dans un contexte de communauté minière tout en faisant avancer l’intérêt de l’investissement de la France et de l’Europe dans l’exploitation minière en Afrique.
Placé sous le thème de «l’exploitation minière de demain », le 6e MOTA intervient dans un contexte de hausse de la demande de minéraux essentiels à l’économie mondiale. Et l’Afrique, à travers le potentiel minier de certains de ses pays, est bien placée pour y apporter une réponse. La République démocratique du Congo (RDC), regorge à lui seul 70% des réserves mondiales de cobalt. Un minerai indispensable à la fabrication des véhicules et batteries électriques. Pour capitaliser ce potentiel, la RDC s’est alliée à la Zambie, qui cumule pour sa part, 10% des réserves mondiales de cobalt. Avec l’accompagnement des partenaires au développement tels que la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la Commission économique africaine (CEA), les deux pays ambitionnent de créer une chaîne de valeur africaine pour les minéraux servant à la fabrication de batteries et véhicules électriques.
Les gages de durabilité
Outre le caractère panafricain de la chaîne de valeur, les acteurs africains aspirent à une exploitation minière durable, respectueuse de la nature.
Doté d’un potentiel capable d’assurer un avenir juste et équitable aux générations futures, l’Afrique demeure enfermée dans un modèle économique fondé sur l’extraction, qui entraîne une perte de biodiversité. « Nous ne pouvons pas faire la même chose encore et encore et nous attendre à des résultats différents. L’Afrique peut et doit définir une voie différente, un nouveau modèle de développement qui tienne compte de la justice environnementale de manière pratique. Les incidents malheureux (inondations de mai 2023 en RDC, avec un bilan humain de 430 morts et des milliers de sans-abri, Ndlr ) dont nous avons été témoins sur le continent ces dernières semaines sont un signal fort que la nature nous envoie pour nous faire prendre conscience des effets désastreux que nos actions ont sur elle », explique Oulie Keita, la directrice exécutive de Greenpeace Afrique, dans un communiqué publié le 23 mai 2023, au lendemain de la Journée mondiale de la biodiversité.
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Selon le rapport d’évaluation de la biodiversité mondiale publié en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les activités humaines cumulent à elles seules 75% de la perte de la biodiversité des écosystèmes terrestres.
Boris Ngounou