La survie du rhinocéros est inscrite à l'ordre du jour de la 19e réunion de la Conférence internationale sur les espèces en danger (Cites), qui se tiendra en novembre 2022 à Panama. En prélude à cet événement, un récent rapport de l’UICN indique que de braconnage des rhinocéros africains a atteint 2,3% en 2021, contre 3,9% en 2018. Malgré ce taux qui ne cesse de diminuer depuis le pic de 5,3% observé en 2015, l’UICN maintient l’alerte sur la situation critique des rhinocéros d’Afrique.
Le braconnage et le commerce illégal des rhinocéros demeurent inquiétants en Afrique. D’après un rapport publié le 22 août 2022 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de 2018 à 2021, 2 707 rhinocéros ont été braconnés sur l’ensemble du continent africain, dont 90% en Afrique du Sud.
Si un relâchement de la pression humaine a été observé sur le rhinocéros, y compris le reste de la faune sauvage à cause des restrictions imposées par la pandémie de la Covid-19, le trafic a repris juste après la levée des restrictions en 2021. Le braconnage est ainsi reparti à la hausse dans certains pays, notamment en Afrique du Sud, où 451 rhinocéros ont été tués illégalement contre 394 en 2020. Globalement, la population de rhinocéros d’Afrique a diminué d’environ 1,6% par an, passant d’une estimation de 23.562 individus en 2018 à 22.137 à la fin de 2021.
Une baisse relative malgré tout
Ces données sur le braconnage des rhinocéros africains restent toutefois, nettement inférieures à ceux enregistrés lors du pic de 2015, lorsque l’Afrique du Sud à elle seule a perdu 1 175 rhinocéros à cause du braconnage. Le taux de braconnage des rhinocéros sur le continent avait alors atteint 5,3%, loin des 3,9% de 2018 et des 2,3% de 2021.
Cette tendance à la baisse, Sam Ferreira, spécialiste des rhinocéros d’Afrique à l’UICN l’explique par la combinaison de plusieurs facteurs. « Il s’agit notamment d’une meilleure coopération locale en matière d’application de la loi, d’une collaboration internationale entre les États (…) ainsi qu’une réduction de la demande de cornes de rhinocéros », indique-t-il.
Pour Traffic, le réseau de surveillance du commerce de faune et de flore sauvages, la vigilance doit rester de mise. « La surveillance continue et cohérente du commerce illégal est vitale», affirme Sabri Zain, le directeur de la politique de Traffic. Ce dernier souligne la nécessité d’un plus grand partage d’informations critiques telles que les échantillons d’ADN entre les pays touchés par le commerce illégal de spécimens de rhinocéros.
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Ce rapport de l’UICN intervient à la veille de la 19e réunion de la Conférence internationale sur les espèces en danger (Cites). L’événement qui se tient en novembre 2022 à Panama, sera le cadre idéal pour des discussions au sujet de la protection du rhinocéros d’Afrique.
Boris Ngounou