Les indices à mi-parcours sur la qualité de l’air ne sont pas bons pour Lagos au Nigeria, Nairobi au Kenya et Le Caire en Égypte. À en croire les indicateurs de la plateforme serbe Numbeo, ces villes africaines sont toujours aussi polluées qu’en 2022.
L’année 2023 n’est pas encore achevée, mais Numbeo classe déjà Le Caire (Égypte), Lagos (Nigeria) et Nairobi (Kenya) parmi les villes les plus polluées d’Afrique. Dans son Top10 sur l’indice des niveaux de pollution, la plateforme serbe de statistiques sur la qualité de vie dans le monde leur accorde respectivement les 1ère, 2ème et 5ème places.
D’autres villes comme Marrakech (3e) au Maroc et Johannesburg (9e) en Afrique du Sud n’ont pas échappé à ce classement. Seulement, Le Caire, Lagos et Nairobi reviennent ces derniers trimestres dans la plupart des rapports sur la mauvaise qualité de l’air devançant ainsi N’Djamena au Tchad longtemps considéré comme la cité la plus polluée du continent.
En effet, la capitale de l’Égypte qui abrite par ailleurs plusieurs usines comme celles des industriels français L’Oréal (cosmétique) et Sanofi (pharmaceutique) affiche un indicateur de 92,3 % en termes d’assainissement, de nuisances sonores, entre autres. Et pourtant, le pays des pharaons organisateur de la 27e Conférence des parties (COP27) des Nations unies sur le Climat a multiplié les investissements avec le secteur privé au Caire dans les domaines du recyclage des déchets ou encore de la mobilité écologique (ligne de métro, véhicules électriques).
Les villes, prisonnières de la pollution ?
En la matière, Nairobi excelle et est en passe de devenir la capitale africaine de la mobilité électrique. En attendant cet exploit au vu du nombre explosif des start-up de mobilité verte, les quelque 5,3 millions de Kenyans qui y vivent doivent composer avec le noir de carbone (ou carbone suie). Il s’agit d’un polluant de l’air émis lors de réactions de combustion notamment l’usure des pneus sur les routes. Et le phénomène y est assez fréquent, d’après l’étude d’un collège de chercheurs suédo-kényans.
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L’indice de pollution (89,45) de Numbeo qui porte un coup à l’image de Lagos n’est pas surprenant puisqu’elle est l’une des villes les plus peuplées d’Afrique avec 21 millions d’habitants et une activité économique intense. Seulement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a répertorié jusqu’à 440 000 décès liés à la population atmosphérique en 2012 dans la ville natale du président Bola Tinubu. C’est la raison pour laquelle un comité interrégional composé de scientifiques et d’universitaires a été mis en place récemment pour travailler à la « purification de l’air » dans cinq villes notamment d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, à commencer par Lagos.
Benoit-Ivan Wansi