L’île de Gorée, située à 3,5 km au large de Dakar au Sénégal, se régresse progressivement sous le coup de l’érosion et de l’élévation du niveau de la mer. La petite île de 28 hectares, vestige de l’histoire pour avoir été l’un des plus grands centres de commerce d’esclaves de la côte africaine entre le XVe et le XIXe siècle, a fait l’objet d’une récente étude réalisée par des chercheurs sud-africains. Les scientifiques ont évalué la vulnérabilité de 284 sites côtiers du patrimoine mondiale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), le long des 300 000 kilomètres de côtes africaines.
Cette étude est l’une des rares à évaluer le risque climatique pour les sites du patrimoine à travers l’Afrique. Elle montre qu’au moins 56 des sites évalués sont déjà menacés par des événements côtiers extrêmes tels que les inondations et l’érosion, un nombre qui triplera pour atteindre près de 200 d’ici l’an 2100 si le changement climatique se poursuit sans relâche.
Protéger la « mémoire » contre le changement climatique
Pour ce qui est de l’île de Gorée au Sénégal, la conscience sur sa disparition due aux événements côtiers extrêmes ne date pas hier. Le gouvernement sénégalais en était déjà conscient en 2014. La Direction sénégalaise du patrimoine culturel avait alors initié le projet de protection de l’île de Gorée contre l’érosion côtière. Et depuis 2018, le ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable met en œuvre le projet de gestion intégré du littoral.
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Outre l’île de Gorée, l’éventail des 56 sites côtiers du patrimoine africain de l’Unesco menacés par le changement climatique comprend entre autres, les ruines emblématiques de Tipasa en Algérie, la zone les sites archéologiques du nord du Sinaï en Égypte et l’atoll (Île des mers tropicales, formée de récifs coralliens qui entourent une lagune centrale d’eau peu profonde) d’Aldabra aux Seychelles, l’un des plus grands atolls du monde.
Boris Ngounou