Du fait des conséquences du dérèglement climatique, l’Afrique sera le théâtre des principales crises humanitaires mondiales de 2024. Dans son analyse des 20 pays au monde où la situation humanitaire pourrait davantage se dégrader en 2024, l’organisation non gouvernementale (ONG) américaine International Rescue Committee (IRC), note que 11 de ces pays se trouvent en Afrique. Il s’agit entre autres du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Mozambique, du Nigeria, de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique Congo (RDC), du Soudan, du Soudan du Sud, de l’Éthiopie, et de la Somalie.
Pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) le nombre de pays africains à surveiller de près en 2024 est va au-delà de 11. Sur les 26 pays pour lesquels l’Unicef demande la mobilisation de 46,4 milliards de dollars d’aide internationale pour le compte de cette année, quatorze sont situés sur le continent. Les crises les plus massives s’y concentrent dans trois pays à savoir, l’Éthiopie, le Soudan et la RDC, où la population concernée varie entre 20 millions et 26 millions selon les États.
Des conséquences du dérèglement climatique
Cette concentration des crises humanitaires mondiales en Afrique a aussi une origine climatique. Ici, la plupart des crises humanitaires naissent de la convergence entre la vulnérabilité aux effets du changement climatique et les conflits armés. « Ils se manifestent de manière croissante dans les mêmes régions et au même moment. Plus de la moitié des conflits déclenchés depuis 1995 se sont produits dans les pays les plus exposés au réchauffement et les moins en mesure de s’y adapter », explique l’IRC.
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Dans un rapport présenté le 24 mai 2023 à Genève en Suisse, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), établit un lien de cause à effet entre le changement climatique et la montée des conflits armés en Afrique. Le rapport intitulé « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies de recrutement et de désengagement », recense les causes de l’explosion des activités des groupes armés non étatiques, et pointe du doigt la crise climatique comme catalyseur de l’escalade de la violence sur le continent.
Boris Ngounou