Le Congrès mondial de l’hydroélectricité 2023 s’ouvre le 30 octobre à Bali en Indonésie. Organisé par l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), l’évènement qui se tient jusqu’au 2 novembre réunira plus de 1 000 décideurs, innovateurs et experts de l’industrie, des gouvernements, les acteurs du monde de la finance, de la société civile et du monde universitaire. Cette édition a plusieurs objectifs, notamment trouver un consensus sur les recommandations en matière de politique et de financement pour faire avancer la transition vers une énergie propre.
Les échanges prévus lors de cette rencontre devront également contribuer à faire tomber les obstacles au développement des énergies renouvelables en proposant des solutions axées sur les politiques et les investissements. Il s’agira également de mettre en évidence l’immense potentiel inexploité de l’hydroélectricité dans de nombreuses régions du monde, notamment en Asie et en Afrique.
L’Afrique affiche actuellement une puissance hydroélectrique installée de 38 174 MW selon IHA. Pourtant, selon la Banque africaine de développement (BAD), seulement 5 % du potentiel hydroélectrique de l’Afrique est utilisé jusqu’ici. Rien qu’en Afrique de l’Ouest, le potentiel hydroélectrique avoisine les 25 000 MW, principalement dans les pays bordant le golfe de Guinée, notamment le Nigeria (37 %), la Guinée (26 %), le Ghana (11 %), la Côte d’Ivoire (11 %) et la Sierra Leone (5 %), selon la revue Le retour des grands investissements hydrauliques en Afrique de l’Ouest : les perspectives et les enjeux, publiée par le Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Malgré les impacts sur l’environnement, le plus grand projet en cours sur le continent est mis en œuvre en Éthiopie. Ce pays de la corne de l’Afrique construit le grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd) sur le Nil. L’installation, dont le second remplissage s’est achevé en juillet 2021 disposera d’une centrale hydroélectrique qui injectera 6 450 MW dans le réseau électrique national de l’Éthiopie. À plus de 5 100 km de là, en République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement tarde à lancer la phase de construction du mégaprojet hydroélectrique d’Inga III de 11 050 MW sur le fleuve Congo. En Afrique de l’Est, le projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge progresse et devrait permettre d’injecter à terme 2 100 MW dans le réseau électrique national de la Tanzanie.
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Jean Marie Takouleu