Les résultats de l’étude « Santé planétaire » publiés récemment dans la revue scientifique britannique The Lancet, révèlent que le continent africain est le plus touché sur les 9 millions de décès causés annuellement par la pollution atmosphérique à travers la planète. Ce phénomène qui touche les populations et la biodiversité attire de plus en plus l’attention des responsables politiques africains.
Le Tchad, la République centrafricaine (RCA), le Niger, le Burkina Faso, la Somalie et l’Afrique du Sud sont dans le top 10 des pays au monde qui affichent le record des décès liés à la pollution atmosphérique. Au total, le phénomène tue 9 millions de personnes chaque année à travers la planète depuis 2015. Selon la revue scientifique britannique The Lancet qui a publié les résultats de cette étude, il s’agit d’une augmentation de 7 % par rapport à la décennie précédente.
« Cela place la pollution au même niveau que le tabagisme en termes de décès. Le Covid-19, en comparaison, a tué environ 6,7 millions de personnes dans le monde depuis le début de la pandémie », souligne le rapport baptisé « Santé planétaire » et réalisé grâce aux données de l’Université de Washington.
Si les processus industriels (produits chimiques toxiques, fumées) et l’urbanisation ont habituellement été mis en cause, l’eau et le sol souillés ont rapidement renforcé les niveaux de pollution sur le continent avec des pertes économiques estimées à 4 600 milliards de dollars chaque année. Or, certains pays à l’instar de l’Éthiopie et le Nigeria ont fait chuter de deux tiers les décès liés à la pollution entre 2000 et 2019 grâce à de nombreux programmes publics, précise le rapport.
Sortir de l’impasse
Alors que 51 % des 600 tonnes de déchets produits annuellement par l’Ouganda finissent dans la nature selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le pays d’Afrique de l’Est a élaboré des réglementations et des normes sur la qualité de l’air, notamment pour les émissions générées par les véhicules et les industries.
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Au Maroc où les combustibles fossiles, notamment le charbon, le pétrole et le gaz pèsent encore de plus de 63 % dans le mix énergétique selon l’Office national de l’électricité et de l’eau potable du Maroc (Onee), les autorités misent sur la transition énergétique pour la résilience au changement climatique. Le Togo aussi a développé au cours de ces dernières années d’importants projets d’énergies renouvelables dans l’optique de diversifier son mix électrique et poursuivre l’objectif de la neutralité carbone.
Benoit-Ivan Wansi