Le conseil d’administration du Fonds vert pour le climat a approuvé le financement de trois projets présenté par la Banque africaine de développement, d’un montant total de plus de 110 millions de dollars. Au total, 19 projets ont été approuvés par ce conseil, réuni en sa 21ème édition, du 17 au 20 Octobre 2018 à Manama, au Bahreïn.
Le 21ème conseil d’administration du Fonds vert pour le climat (FVC en anglais GCF), qui s’est réuni du 17 au 20 octobre à Manama, au Bahreïn, est porteur d’un immense espoir pour la lutte contre les changements climatiques en Afrique. Trois projets, à fort impact écologique, tous portés par la Banque africaine de développement (BAD), ont reçu des approbations, pour un montant global de 110 millions de dollars.
Un projet d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger
Le Conseil a approuvé un montant de 67,8 millions de dollars pour le Programme de développement intégré et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC / NB). Il s’agit d’un don de 57,8 millions et un prêt concessionnel de 10 millions de dollars. Le programme bénéficie en outre d’un cofinancement de la BAD, de l’Union européenne, du Fonds pour l’environnement mondial, du Programme d’investissement forestier, des Fonds d’investissement pour le climat et des pays bénéficiaires, d’un montant estimé à 147 millions de dollars. Ce qui porte à 214,8 millions de dollars, le total des ressources dont dispose le programme.
« L’approche multinationale de l’adaptation au changement climatique adoptée par le PIDACC permet à la BAD et à son partenaire, GCF, de promouvoir une agriculture à faibles émissions de CO2, résistante au climat dans les neuf pays du bassin du Niger » a déclaré Martin Fregene, directeur du département de l’agriculture et de l’agro-industrie de la BAD.
En effet le PIDACC, permettra entre autres, de renforcer la résilience des systèmes de production pour 4 millions de bénéficiaires directs et 10 millions de bénéficiaires indirects dans les neuf pays du bassin du Niger. Il contribuera également les émissions de gaz à effet de serre (GES), d’environ 7 millions de tonnes CO2.
Énergie solaire et stockage au Congo
Une enveloppe de 28,3 millions de dollars a été accordée, pour la mini-grille verte de la République démocratique du Congo (RDC). Le projet pilote est constitué de trois centrales solaires photovoltaïques équipées de batteries stockage. Le don financera également une assistance technique complémentaire destinée à garantir la montée en puissance des mini-réseaux verts à travers le pays. Ces mini-réseaux fourniront un accès à une énergie propre, fiable et plus abordable à environ 150 000 congolais vivant hors réseau, contribuant ainsi à économiser 560 000 tonnes de CO2 au cours des 20 années de vie du projet.
Le réseau microgrid solaire de Yeleen
Le troisième projet porte sur l’électrification de la Yeleen, un village située au nord du au Burkina Faso. Un montant de 28,3 millions de dollars a été approuvé, pour la construction d’une centrale solaire hybride de 40 mégawatts, dont le coût total est évalué à environ 62 millions de dollars. Elle permettra à 335 000 personnes d’accéder à une électricité propre, constante et abordable. Le projet permettra en outre de créer entre 200 et 700 emplois permanents. Il contribuera également à une réduction des GES estimée à 390 000 tonnes de CO2 au cours des 25 années de vie du projet.
Le FVC approuve également 280 M$ pour un projet de l’AFD en Afrique
La 21e réunion du Conseil du Fonds vert pour le climat a par ailleurs, approuvé une participation de 280 millions de dollars au programme Transformation des systèmes financiers pour le climat, lancé par l’Agence française de développement (AFD). Le projet sera implémenté dans 17 pays du sud, dont 16 en Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Égypte, Kenya, Madagascar, Maurice, Maroc, Namibie, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo et Ouganda). Doté d’une enveloppe globale de 750 millions de dollars, cette sommes sera allouées aux institutions financières, notamment les banques et sociétés de micro finance, pour financer les projets d’entreprises, de coopératives agricoles et de ménages liés aux changements climatiques. « Il s’agira à 40 % de projets d’adaptation aux conséquences actuelles du changement climatique, sur des questions d’accès à l’eau potable ou de construction de logements plus résilients par exemple, et à 60 % de projets destinés à atténuer ce changement climatique, notamment dans les secteurs de l’énergie et des transports, la gestion des déchets relevant quant à elle des deux catégories », a détaillé Audrey Rojkoff, responsable adjointe de la division climat de l’AFD, en charge de la finance internationale.
Ce sont donc, 19 nouveaux projets, qui représentent un investissement de 1,038 milliard de dollars, qui auront ainsi été approuvé par le FVC. Un cofinancement de ces projets permettra de flêcher plus de 4 244 millions dollars de financement pour le climat vers le développement à faibles émissions et résiliant face au changement climatique. Le fonds dispose maintenant d’un portefeuille de 93 projets représentant plus de 4 605 millions de dollars de ressources propres.
Le Fonds vert pour le climat est un mécanisme financier de l’Organisation des nations unies (ONU), rattaché à la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). La création du Fonds vert pour le climat date de 2009 lors de la COP15 de Copenhague. Il a pour objectif de réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables afin de mettre en place des projets pour combattre les effets des changements climatiques.
Boris Ngounou