Le Fonds vert pour le climat (FVC) alloue 1,2 milliard de dollars de financement pour soutenir des programmes visant la résilience aux effets du changement climatique dans le monde. Plusieurs pays africains figurent parmi les bénéficiaires de ce financement climatique.
Parmi les pays africains bénéficiaires du financement record de 1,2 milliard de dollars accordé par le Fonds vert pour le climat (FVC) figure le Niger. Ce pays d’Afrique de l’Ouest obtient 35,5 millions dollars pour la mise en œuvre de son Projet d’aménagements hydroagricoles avec des pratiques d’agriculture intelligente résilientes au changement climatique. Ce projet a pour objectif d’intensifier la production agricole de manière durable en améliorant les rendements des cultures grâce à des aménagements hydroagricoles conçus avec des systèmes d’irrigation et de pompage à l’énergie solaire. Cofinancé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), ce projet a aussi pour objectif de protéger le capital productif contre les menaces des effets du changement climatique, notamment l’ensablement et les inondations.
Dodoma reçoit pour sa part 100 millions de dollars pour la réalisation de son Programme de déploiement de technologies d’adaptation au climat pour l’agriculture en Tanzanie (TACATDP). Le gouvernement tanzanien estime que le programme renforcera la résilience du secteur agricole en facilitant l’accès aux technologies d’adaptation au climat. Cela se fera par la mise en place d’un mécanisme de prêt et de minimisation des risques qui rendra ces technologies abordables pour les agriculteurs locaux et les entreprises agricoles, accompagné d’une assistance technique et du soutien des autorités. Le programme permettra aussi de sensibiliser aux menaces climatiques et aux processus de réduction des risques au sein du gouvernement, des acteurs industriels et du secteur financier. Le TACATDP est mis en œuvre en partenariat avec la banque commerciale locale CRDB.
Des financements communs
Le Conseil d’administration du FVC a également validé 125 millions de dollars en faveur du Capital catalyseur pour le premier fonds d’investissement privé pour les technologies d’adaptation dans les pays en développement (CRAFT). Ce programme est soutenu par le gestionnaire d’actifs Pegasus Capital Advisors (PCA). Le programme soutient l’investissement dans six technologies (analyse agricole, collecte de l’eau et irrigation, systèmes alimentaires, cartographie et imagerie géospatiales, modélisation des risques de catastrophe, analyse de la chaîne d’approvisionnement) dans six pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes. En Afrique, le CRAFT bénéficie au Rwanda et à l’Afrique du Sud.
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Le Guichet d’investissement du Fonds mondial pour les récifs coralliens (GFCR) obtient aussi 125 millions de dollars. Dans le cadre de ce programme, PCA créera un fonds de capital-investissement pour encourager les investissements dans l’économie bleue, en protégeant les récifs coralliens dans 17 pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes. En Afrique le GFCR est mis en œuvre dans les archipels de l’océan indien, notamment les Seychelles et les Comores. Le GFCR bénéficie aussi au Mozambique.
Le financement de la chaîne de froid et des énergies renouvelables
Le Kenya, le Malawi, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie font partie des bénéficiaires africains de la Facilité de refroidissement qui reçoit 157 millions de dollars du FVC. Ce programme permettra de booster les investissements dans des technologies et des systèmes de refroidissement innovants et respectueux du climat, et la création d’un environnement favorable en renforçant les cadres institutionnels, politiques et réglementaires et en développant les capacités des acteurs publics et privés.
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Les énergies renouvelables participent aussi à la résilience des populations aux effets du changement climatique. C’est la raison pour laquelle le FVC débloque 150 millions de dollars pour la facilité « Desert to Power G5 Sahel », mis en œuvre dans 5 pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) dans le cadre de l’initiative d’électrification via l’énergie solaire « Desert to Power », portée par la Banque africaine de développement (BAD).
Jean Marie Takouleu