La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé que le Fonds vert pour le climat (FVC) avait approuvé trois propositions de financement pour des projets de résilience climatique. D’un montant total de 110 millions de dollars, ces prêts et dons vont impacter plusieurs pays en Afrique.
L’Afrique figure parmi les continents les plus touchés par le changement climatique dans le monde. Il se manifeste notamment par la désertification, dont l’extension du Sahara constitue le fait le plus marquant. En moins de 100 ans, ce désert situé dans le nord de l’Afrique a augmenté de 10 % de sa surface. Un signal alarmant parmi bien d’autres, qui ont poussé la Banque africaine de développement (BAD) à lancer le Programme intégré de développement et d’adaptation aux changements climatiques dans le bassin du Niger (Pidacc/BN).
Dans ce contexte, le Fonds vert pour le climat (FVC) a récemment validé le financement, à hauteur de 110 millions de dollars, de trois projets de résilience climatiques soumis par la BAD. La part du Pidacc/BN s’élèvera à 67,8 millions de dollars. Il s’agit plus précisément d’un don de 57,8 millions de dollars et d’un prêt concessionnel de 10 millions de dollars.
Un projet pour la conservation de l’écosystème
Le Pidacc/BN bénéficie aussi du soutien de plusieurs autres partenaires au développement. Il s’agit de la BAD, de l’Union européenne, du Fonds pour l’environnement mondial, du Programme d’investissement forestier, des Fonds d’investissement pour le climat et des pays bénéficiaires. Ensemble, ils ont mobilisé 147 millions de dollars, ce qui porte à 214,8 millions de dollars les fonds mobilisés pour le Pidacc/BN.
Le programme va toucher neuf pays : le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, le Benin, le Tchad, la Cote d’Ivoire, le Benin, le Mali, la Guinée et le Cameroun. « L’approche multinationale de l’adaptation au changement climatique adoptée par le Pidacc offre une opportunité pour la BAD de promouvoir une agriculture à faibles émissions et résistante au changement climatique dans les neuf pays du bassin du Niger », a déclaré Martin Fregene, directeur du département de l’Agriculture et de l’Agro-Industrie à la BAD.
Il va également permettre la préservation de l’écosystème et de la biodiversité des pays concernés, notamment pour faire face à l’envasement du fleuve Niger. L’autre objectif du Pidacc/BN sera de permettre à la population de s’adapter au changement climatique, grâce à plusieurs microprojets. Selon la BAD, le programme va bénéficier directement à 4 millions d’habitants et indirectement à 10 millions d’autres personnes.
De l’électricité à partir des sources renouvelables
Le financement du FVC va également bénéficier à un projet d’énergie renouvelable en République démocratique du Congo (RDC). D’un montant de 20 millions de dollars, sous forme de prêt et d’un don d’un million de dollars, il servira à construire trois centrales solaires photovoltaïques. Elles seront situées à Karawa, dans la province de l’Équateur au nord, à Kolwezi dans le Sud, et à Mbuji-Mayi dans le centre. Elles seront dotées de batteries pour le stockage d’énergie. La BAD a annoncé qu’elle allait également financer ce projet hauteur de 42 millions de dollars. Il devrait bénéficier à 150 000 personnes.
Au Burkina Faso, ce sont en tout 335 000 personnes qui vont bénéficier d’un programme financé par le FVC, qui va débloquer 28,3 millions de dollars pour le programme d’électrification rural de Yeleen, une initiative basée sur l’off-grid avec batterie. Ces petits réseaux permettront de produire au moins 15 GWh par an, employant au passage plus de 200 personnes. Le programme nécessitera un financement global de 60 millions de dollars. Le reste de la somme nécessaire sera injecté via un prêt de la BAD et de l’Union européenne ; les entreprises privées spécialisées dans le solaire devraient également investir dans ces projets. Le programme est prévu pour s’étaler sur 25 ans.
Jean Marie Takouleu