Silence, ça tourne. C’est par cette expression exclusive au monde du cinéma qu’un parterre d’élus locaux, d’étudiants et d’entrepreneurs ont pris plaisir à visionner neuf documentaires sur les enjeux de l’assainissement dans les villes africaines. C’était à l’occasion de la 7e conférence internationale de l’Alliance pour la gestion des boues de vidange (FSMA) qui s’est refermée le 23 février 2023 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Les courts-métrages réalisés par l’organisation non gouvernementale (ONG) Niyel font le récit des inondations et de l’insalubrité qui défavorisent l’attractivité en milieu urbain notamment au Gabon, à Madagascar, au Togo et au Sénégal d’où sont originaires les dix cinéastes. « Nous défendons et promouvons le développement d’approches d’assainissement inclusives, en particulier la gestion des boues fécales et l’assainissement sans égouts pour assurer la santé et la dignité humaines, ainsi que la préservation des écosystèmes urbains », indique la FSMA dont le siège se trouve à Rotterdam aux Pays-Bas.
L’évènement qui a connu la participation de la Banque africaine de développement (BAD) a permis à l’institution financière basée à Abidjan d’échanger avec 2 000 acteurs sociaux et économiques sur l’urgence de redéfinir la planification des collectivités territoriales en matière d’assainissement, ainsi que le rôle du secteur privé dans l’atteinte du sixième objectif de développement durable (ODD6) des Nations unies portant sur l’accès universel à l’eau et l’assainissement d’ici à 2030.
Améliorer l’assainissement en milieu urbain
Sur la question, l’Afrique est encore à la traine, mais plusieurs initiatives sont en vue dans certains pays notamment au Sénégal où le taux d’accès à l’assainissement est actuellement de 56 %. En juin 2022, l’État sénégalais a signé deux conventions d’une valeur totale de 40 milliards de francs CFA (plus de 60 millions d’euros) avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour l’amélioration de l’assainissement dans les villes de Dakar, Kaolack, Louga, Matam, Pikine, Rufisque, Tambacounda, Saint Louis, Tivaouane et Touba.
Lire aussi-MALI : 250 M$ de la Banque mondiale pour l’eau potable et l’assainissement à Bamako
Ce financement permettra la mise en place de systèmes de collecte et de traitement d’eaux usées comprenant cinq stations d’épuration, cinq stations de traitement des boues de vidange, 28 stations de pompage, et 335 349 mètres linéaires de réseau d’égout. Des infrastructures similaires seront construites dans le Grand Lomé au Togo dans le cadre de la Stratégie nationale d’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement que les autorités togolaises ont lancé récemment. Le projet est financé à hauteur de 243,4 milliards de francs CFA (370 millions d’euros) par la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale.
Benoit-Ivan Wansi