La compagnie minière Anglo American veut atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040. Cette ambition sera réalisée à travers des investissements dans les énergies renouvelables, la mobilité et la logistique durable.
Le secteur minier a un rôle important à jouer dans la stratégie mondiale de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). C’est dans cette logique que s’inscrivent les nouvelles ambitions d’Anglo American. La compagnie minière basée à Londres (au Royaume-Uni) présente son plan pour l’atteinte de la neutralité carbone dans le cadre de ses activités d’extraction et de traitement des ressources minières dans le monde.
En Afrique, la compagnie minière exploite et transforme le platine, l’or, et le diamant en Afrique du Sud et au Ghana. À travers sa filiale (détenue à 85 %), le conglomérat diamantaire sud-africain De Beers, Anglo American est également présente au Botswana et en Namibie. Pour les prochaines années, la compagnie minière veut accélérer son plan de durabilité dans toutes ses zones d’intervention dans le monde, y compris sur le continent africain.
Investir dans les énergies renouvelables
La compagnie minière compte investir davantage dans sa transition énergétique en misant sur des solutions durables telles que le solaire. Le groupe s’y attelle déjà, en Afrique du Sud notamment où il a signé avec EDF Renewables, la filiale d’Électricité de France (EDF) et Pele Green Energy pour doter sa mine de platine de Mogalakwena, située dans la province du Limpopo, d’une centrale solaire photovoltaïque de 100 MWc.
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Sa mine d’or ghanéenne d’Iduapriem se dotera d’un système photovoltaïque pour l’éclairage du quartier résidentiel de ses employés. À en croire la holding britannique, un peu plus d’un tiers de l’électricité utilisée dans ses installations dans le monde provient de sources renouvelables. Anglo Amercan prévoit de tirer 56 % de son électricité des sources renouvelables d’ici à 2023.
La réduction des émissions dans le transport et la logistique
« Nos choix stratégiques nous placent dans une position de plus en plus favorable pour fournir un grand nombre de métaux et de minéraux qui sont essentiels pour mettre en place les technologies dont la société a besoin pour décarboniser l’énergie et les transports, mais aussi pour répondre aux besoins d’une population mondiale de consommateurs en constante augmentation », affirme Mark Cutifani, le directeur général d’Anglo American.
Dans sa stratégie de décarbonation, la compagnie minière prévoit aussi de réduire ses émissions dues à la combustion du diesel, notamment dans ses camions miniers. Ces engins sont responsables de 10 à 15 % d’émissions d’Anglo American. Ces véhicules lourds seront remplacés par des camions hybrides à pile à hydrogène et batteries de 2 MW. Selon le groupe, le modèle hybride en cours d’assemblage en Afrique du Sud sera capable de transporter une charge utile de 290 tonnes.
Le défi de la réduction des émissions de Niveau 3
« Une fois les tests terminés, nous avons l’intention de commencer à déployer cette technologie sur l’ensemble de notre flotte de camions à partir de 2024, en suivant nos cycles habituels de remise à neuf et de remplacement des camions. Nos camions de transport représentent jusqu’à 80 % des émissions de diesel sur nos sites et nous prévoyons donc de retirer de la circulation l’équivalent de plus d’un demi-million de voitures à combustion interne en remplaçant nos camions par de l’hydrogène », indique la compagnie minière qui emploie plus de 90 000 personnes dans le monde.
Le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) et le WRI (World Ressources Institute) estiment que les émissions de niveau 3 (ou scope 3) représentent la part la plus importante des rejets de GES d’une entreprise. Le scope 3 correspond aux émissions indirectes, telles que l’extraction de matériaux achetés par l’entreprise pour la réalisation d’un produit ou les émissions liées au transport des salariés et des clients venant acheter son produit.
Anglo Amercan veut réduire ses émissions de niveau 3 de 50 % d’ici à 2040. L’atteinte de cet objectif passera par la réduction des émissions dans sa chaîne d’approvisionnement et la logistique, en particulier dans le transport maritime. « Nous travaillons avec nos clients et nos partenaires technologiques sur des technologies de fabrication d’acier à faible teneur en carbone. Si la décarbonisation du secteur de l’acier s’accélère, en partie grâce aux partenariats que nous construisons, cela nous permettrait d’aller encore plus loin », indique Anglo American.
Jean Marie Takouleu
