Le gouvernement éthiopien a participé récemment au lancement due programme « Dream » (Distributed Renewable Energy-Agriculture Modalities). Cette initiative multilatérale vise l’utilisation à grande échelle de l’énergie solaire dans l’irrigation.
L’énergie solaire se met au service de l’agriculture à travers l’irrigation. Cette solution sera davantage déployée dans le cadre du programme « Dream » (Distributed Renewable Energy-Agriculture Modalities) lancé récemment à Addis-Abeba en Éthiopie. Cette initiative multilatérale est soutenue par plusieurs partenaires au développement, notamment la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI), ainsi que la Banque africaine de développement (BAD) à travers son Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa).
L’Éthiopie devient le premier pays africain bénéficiaire du « Dream » dont le but est d’investir dans les systèmes d’irrigation alimentés à l’énergie solaire. Le programme sera mis en œuvre en partenariat avec le ministère éthiopien de l’Irrigation et des Basses terres, celui de l’Agriculture, l’Institut de transformation de l’agriculture (ATI). Dans ce pays de la corne de l’Afrique affecté par la sécheresse, l’initiative « Dream » permettra le déploiement de 200 mini-réseaux solaires afin de fournir de l’électricité propre pour l’alimentation des systèmes d’irrigation.
L’enjeu économie pour l’Éthiopie
Habtamu Itefa, le ministère éthiopien de l’Eau et de l’Énergie estime ainsi que cette initiative bénéficiera à 290 000 personnes tout en permettant la création d’au moins 60 000 emplois. Et d’ici à 2030, l’usage des mini-réseaux solaires dans l’agriculture devrait permettre de compenser les émissions de 200 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES).
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« Le projet Dream a le potentiel notable de contribuer à la vision et au mandat du ministère de l’Irrigation et des Basses Terres, qui est d’irriguer 2 millions d’hectares d’ici à 2030. Dans le cadre de sa stratégie nationale d’irrigation (NIS), le ministère prévoit de tirer parti de l’utilisation des énergies renouvelables pour atteindre la sécurité et la souveraineté alimentaires nationales grâce à l’expansion de systèmes d’irrigation commercialement viables, respectueux de l’environnement, résilients au climat et technologiquement avancés », affirme Hizkyas Dufera, conseiller principal au ministère éthiopien de l’Irrigation et des Basses terres.
Cette initiative est une aubaine pour l’Éthiopie qui accélère le développement de son agriculture. Ce secteur pèse déjà pour 32 % dans le produit intérieur brut (PIB) et fournit 70 % des emplois dans ce pays d’Afrique de l’Est. Mais seulement 5 % des terres sont irriguées et les rendements des petites exploitations agricoles sont inférieurs aux moyennes régionales, selon chiffres officiels. Le développement de l’irrigation est la solution privilégiée face au stress hydrique que connaissent tous les pays de la corne de l’Afrique.
Jean Marie Takouleu