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AFRIQUE : le solaire photovoltaïque pourrait atteindre 30 GW en 2030

AFRIQUE : le solaire photovoltaïque pourrait atteindre 30 GW en 2030©Douw de JagerShutterstock

Le marché africain du solaire photovoltaïque a de beaux jours devant lui. Selon le Solarize Africa Market Report, le dynamisme de ce marché est tel que la capacité installée de cette énergie renouvelable pourrait peser 30 gigawatts (GW) en 2030, soit 6 fois sa capacité actuelle.

Publié juste avant la tenue du salon Intersolar à Munich, le premier salon du solaire au monde, le rapport réalisé et publié le 13 mai 2019 par l’association solaire allemande (BSW-Solar) et Becquerel Institute s’est appuyé sur l’analyse des 10 premiers pays africains détenant les plus forts potentiels solaires. L’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, le Ghana, l’Algérie, l’Éthiopie, l’Angola, la Namibie et la Tanzanie. « Le potentiel solaire en Afrique est au moins aussi grand que la demande et nous sommes optimistes à propos des nombreux marchés que nous avons analysés. Nous estimons que nous aurons besoin d’environ 2 000 térawattheures (TWH) de photovoltaïque pour décarboner la consommation électrique du continent d’ici 2040. », a affirmé David Wedepohl, le directeur général de BSW-Solar.

L’Afrique, un important gisement d’énergie solaire

Le Solarize Africa Market Report montre que, pour le moment, l’Afrique ne représente qu’à peine 1 % de la capacité photovoltaïque installée dans le monde. Cependant, au cours de l’année 2018, le continent a développé 1 GW supplémentaire, soit un taux de croissance de 25 % de la filière.

Cette croissance remarquable traduit le caractère propice des investissements solaires en Afrique. Avec près de 645 millions de personnes ne disposant pas d’un accès direct à l’électricité et une irradiation solaire deux fois plus importante que la majorité des pays européens, les fondamentaux sont tels que les projets solaires opèrent une véritable ruée vers le continent. C’est le cas de « Énergie pour tous en Afrique » porté par le français Jean-Louis Borloo et visant à électrifier l’Afrique en 10 ans ; le projet « New Deal pour l’énergie en Afrique », lancé par la Banque africaine de développement (BAD) ; « Scaling solar » de la Banque mondiale et « Power Africa » impulsé en 2013 par le président américain d’alors, Barack Obama.

Par ailleurs, face aux enjeux économiques et environnementaux réels de la production d’énergie électrique, nombreux sont les gouvernements africains qui ont fait de l’accès à l’électricité l’une de leurs priorités. Maroc qui a inauguré « Noor », la septième centrale solaire thermodynamique la plus grande du monde en février 2016. Seulement huit mois plus tard, en octobre 2016, le Sénégal inaugurait « Senergy 2 », la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest avec 75 000 panneaux photovoltaïques et une puissance de 20 mégawatts (MW), permettant de couvrir les besoins de 200 000 foyers sénégalais. Dernière en date, la centrale de Zagtouli au Burkina Faso, dotée d’une capacité de production maximale de 33 MW est devenue à son tour la plus grande ferme solaire d’Afrique de l’Ouest.
Sans compter la révolution silencieuse du hors réseau et des kits solaires, qui, privés d’inaugurations en grande pompe, font moins de bruit, mais pourraient à terme permettre de donner accès à l’électricité à plus de la moitié des populations africaines qui en sont dépourvues.

Les projets solaires se développent avec une rapidité spectaculaire en Afrique. Et si cette dynamique se poursuit, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prévoit pour sa part, que d’ici à 2030, le solaire pourrait représenter 14 % de la puissance installée en Afrique.

Boris Ngounou

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