Le combat contre les routes commerciales virtuelles, empruntées par les cybercriminels pour exploiter la faune sauvage, notamment le commerce de l’ivoire, vient de passer à une vitesse supérieure. Plébiscitée chaque mois par près de 28 millions de visiteurs, la plateforme française de vente en ligne, Leboncoin, vient d’adopter une position plus radicale en appliquant une nouvelle interdiction fondée sur le principe de précaution.
Ainsi, cette interdiction inclut les annonces affichant des mentions telles que « imitation ivoire » ou « façon ivoire », mais aussi tout objet décrit comme étant fabriqué dans un matériau similaire à l’ivoire comme l’os, la résine, le plastique également. « En adoptant le principe de précaution qui vise à bannir de la plateforme tout objet qui pourrait s’avérer être en réalité en ivoire, nous affirmons plus que jamais notre volonté d’inscrire Leboncoin dans une démarche responsable, à la fois vis-à-vis des animaux mais aussi en protégeant nos utilisateurs qui pourraient se laisser abuser. », affirme Amandine de Souza, directrice générale de Leboncoin.
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Ce renforcement de restriction fait suite aux remarques faites par le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), qui accompagne Leboncoin dans sa stratégie anti commerce de l’ivoire. Les veilles régulières menées par l’organisation de protection de la faune sauvage ont mis en évidence un risque de fraude lié aux annonces mensongères prétextant que les objets vendus ne sont pas en ivoire. « La nouvelle réglementation instaurée par Leboncoin met fin aux subterfuges utilisés jusqu’à présent par les vendeurs pour commercialiser des objets interdits sur leur site. C’est une avancée majeure dans le combat contre le commerce de l’ivoire qui montre la voie aux autres plateformes » assure Mia Crnojevic, chargée de campagne chez Ifaw.
Une telle mesure pourrai freiner la saignée des éléphants, notamment en Afrique. Une récente étude effectuée par l’organisation Elephants Without Borders (EWB) a révélé que plus de 100 000 éléphants ont été tués pour leurs défenses en Afrique, depuis 2007. Si le braconnage des éléphants a diminué en Afrique de l’Est, le phénomène persiste en Afrique de l’Ouest, centrale et australe.
Boris Ngounou