Le combat de Greenpeace Afrique contre la pollution plastique sur le continent se poursuit. L’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de l’environnement et de défense des peuples autochtones vient de publier un document dans lequel elle appelle les gouvernements africains à prendre une part active à l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, ouverte le 28 février 2022 à Nairobi au Kenya. Pour cette cinquième session, l’examen d’un traité mondial sur les plastiques est au centre des échanges. De quoi interpeller l’Afrique, aujourd’hui au centre des enjeux mondiaux en matière de gestion des déchets plastique.
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En mai 2021, la douane sénégalaise a saisi un conteneur de 25 tonnes de déchets plastiques en provenance d’Allemagne et transportés par l’armateur Hapag-Lloyd. Le Kenya devrait recevoir l’équivalent annuel de 500 millions de tonnes de déchets plastiques en provenance des États-Unis d’Amérique, si les négociations entre les deux pays venaient à aboutir. Greenpeace Afrique qui dénonce ces agissements invite à présent les dirigeants africains à soutenir et approuver un instrument mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique couvrant l’ensemble du cycle de vie des matières plastiques, y compris l’extraction, la production, le transport, l’utilisation et l’élimination. « Faute de quoi nos enfants grandiront dans un monde plus pollué et plus toxique que le nôtre », alerte l’organisation.
Des mesures adaptées à l’ampleur du problème ?
L’ONG a également appelé l’Afrique à adopter des mesures supplémentaires pour garantir un environnement propre et sain pour tous. Il faudra mettre en œuvre des interdictions similaires sur la fabrication et l’utilisation de plastique à usage unique afin d’assurer une mise en œuvre efficace des législations à travers le continent. Greenpeace Afrique propose également de mettre sur pied des politiques nationales qui poussent les grandes marques et les entreprises à éliminer progressivement les plastiques à usage unique qui traînent le long des trottoirs et des grandes artères des villes. Il s’agit notamment des emballages plastiques dont l’épaisseur est inférieure à 60 microns, ainsi que les sacs, les sachets d’eau, les bouteilles, les gobelets, etc.
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Pour réduire la pollution plastique en Afrique, l’ONG internationale demande aussi aux gouvernements africains de soutenir les travailleurs de première ligne et les communautés les plus touchées, en assurant une transition juste vers un avenir vert. Si plusieurs pays sur le continent ont déjà adopté des lois interdisant l’utilisation ou à la fabrication des plastiques à usage unique, notamment le Rwanda, le Kenya ou encore le Cap-Vert, d’autres recourent à une taxation des matières plastiques pour décourager leur utilisation ou s’appuient sur des systèmes de volontariat pour éliminer l’utilisation des plastiques à usage unique.
Les États africains ont encore toute la journée du 2 mars 2022 pour s’exprimer, avant la fermeture de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement à Nairobi au Kenya.
Inès Magoum