Les dépenses liées au changement climatique contribuent à entraver le développement des pays africains. Dans un communiqué publié le 16 mars 2021 par la Banque africaine de développement (BAD), il ressort que le poids des dépenses climatiques atteint jusqu’à 10 % du budget national de certains de ses pays. Face à l’urgence climatique marquée ces dernières années par des cyclones, des inondations et des sècheresses, de nombreux pays africains ont dû transférer des ressources prévues pour des secteurs de développement essentiels (santé, éducation, infrastructures, etc.) vers des dépenses liées aux actions d’adaptation et de résilience climatique.
La BAD note par ailleurs que l’Afrique, région du monde la moins polluante, mais la plus vulnérable au changement climatique, ne bénéficie que de 4 % de la finance climatique mondiale, dont les ressources publiques et privées s’évaluent en centaines de milliards de dollars chaque année.
Un soutien budgétaire de 25 millions de dollars par an
Pour réduire l’impact des dépenses climatiques sur le développement socioéconomique des États africains, la BAD ambitionne entre autres, de revoir à la hausse la part de la finance climatique dans son portefeuille. En janvier 2021, la banque a annoncé qu’elle allait consacrer 25 milliards de dollars d’ici à 2025, dont 12,5 milliards de dollars de fonds propres, pour accélérer les actions d’adaptation et de résilience climatique sur le continent. « Les pays en difficulté étant aussi les États les plus vulnérables au changement climatique, nous cherchons à éviter que les dépenses climatiques affectent leur développement socioéconomique », explique le chef de la division climat et croissance verte de la BAD, Al-Hamadou Dorsouma.
La décision de soutenir financièrement les États africains ne constitue pas un fait isolé dans la politique de la BAD. Partie d’à peine 9 % en 2016, sa part des financements climatiques est passée progressivement à 28 % en 2017 et 32 % en 2018.
Boris Ngounou