AFRIQUE : les États s’engagent sur le Programme d’action de l’ONU pour l’eau

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AFRIQUE : les États s’engagent sur le Programme d’action de l’ONU pour l’eau©ONU

L’Organisation des Nations unies (ONU) lancera prochainement un « Programme d’action pour l’eau ». C’est l’une des retombées de la Conférence de l’ONU sur l’eau, qui s’est tenue du 22 au 24 mars 2023 à New York aux États-Unis d’Amérique. Plusieurs pays africains ont déjà pris des engagements volontaires vis-à-vis de ce programme, qui contribuera à combler les lacunes en matière de gestion de l’eau. Entre autres engagements, la mise en place de politiques intégrées et intelligentes pour une coopération renforcée.

La Conférence des Nations unies (ONU) sur l’eau 2023 aura permis d’évaluer les actions des États en faveur du sixième objectif de développement durable (ODD6), qui vise notamment l’accès universel à l’eau d’ici à 2030 dans le monde. Plus de huit ans après la fixation de cet ODD par l’ONU, 418 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’eau potable, même de base. Les autres continents du monde, notamment l’Asie et l’Amérique (latine) accusent du retard.

Pour António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, tous les espoirs reposent désormais sur notre capacité à fixer un nouveau cap fondé sur la science. Ainsi, le « Programme d’action pour l’eau » sera mis sur pied pour recenser les engagements volontaires liés à l’eau et suivre leurs progrès.

Plus de 300 milliards de dollars destinés au futur programme

Le 24 mars 2023, lors de son allocution de clôture de la Conférence à New York aux États-Unis d’Amérique, António Guterres a annoncé avoir déjà compté 700 engagements. L’enregistrement des engagements relatifs au « Programme d’action pour l’eau » ira jusqu’au 1er mai 2023. Un compte rendu de l’examen global de l’ODD 6 sera réalisé en juillet 2023, à l’occasion du Forum politique de haut niveau du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc).

Le mécanisme ONU-Eau accompagnera la mise en œuvre de ce programme qui se veut inspirant, coopératif, transfrontalier et transformateur pour le développement durable et la résilience, et pour lequel plus de 300 milliards de dollars ont été promis lors de la conférence de New York « avec le potentiel de débloquer au moins 1 000 milliards de dollars de gains socio-économiques et écosystémiques », a affirmé le président de l’Assemblée générale des Nations unies, Csaba Kőrösi.

Les pays devront utiliser ces financements pour renforcer la place de l’eau en tant que droit humain fondamental, notamment en réduisant les pressions exercées sur leur système hydrologique et garantir une prise de décision judicieuse et des politiques intelligentes. « Les Seychelles s’engagent ainsi à investir davantage dans des solutions durables et dans la conservation des écosystèmes. Le pays a déjà placé 50 % du peu de terres qu’il possède et plus de 30 % de son espace océanique sous protection », a déclaré Ian Madeleine, l’ambassadeur et représentante permanente des Seychelles auprès de l’ONU à la conférence.

Lire aussi – AFRIQUE : entre ressource et source de vie, l’eau au cœur du développement durable

Au Rwanda, le gouvernement mène actuellement une étude sur les cours d’eau transfrontaliers avec le concours des pays voisins pour renforcer l’approvisionnement en eau, a annoncé Claver Gatete, le représentant du Rwanda aux Nations unies. Selon l’organisation internationale, une coopération transfrontalière étroite entre pays riverains peut contribuer à une gestion durable et équitable de l’eau, souvent source de tensions au niveau des frontières.

Les gouvernements du monde devront également développer de nouveaux systèmes alimentaires alternatifs afin de limiter l’utilisation non viable de l’eau dans la production alimentaire et l’agriculture, construire des infrastructures résilientes, des systèmes d’adduction d’eau potable (AEP), des usines d’eau potable et des stations d’épuration.

Un nouveau système mondial d’information sur l’eau

Dans chaque pays, il sera aussi important de connaitre les ressources disponibles et de les chiffrer, éduquer les populations sur la place de l’eau dans le développement durable, l’ignorance empêchant une bonne gouvernance des ressources en eau. Il faudra aussi développer la petite irrigation, inclure les femmes et les populations autochtones dans les prises de décisions…

Outre le « Programme d’action de l’eau », l’ONU concevra et déploiera un nouveau système mondial d’information sur l’eau qui permettra de prévoir en temps réel les besoins en eau, et orientera les plans et les priorités d’ici à 2030. D’autres mesures de suivi sont à l’étude, notamment la nomination d’un envoyé spécial pour l’eau, qu’une majorité d’intervenants ont appelé de leurs vœux pendant le débat général de la conférence de New York. Il s’agit, a affirmé Antonio Guterres, de mettre en avant l’eau dans la perspective du Sommet sur les objectifs de développement durable, qui se tiendra en septembre 2023, ainsi que du Sommet de l’avenir en 2024.

Toujours dans l’optique d’assurer la sécurité hydrique à l’horizon 2030, le « Défi de l’eau douce » a été lancé lors de la Conférence de l’ONU sur l’eau par une coalition formée de six gouvernements de (la Colombie, la République démocratique du Congo [RDC], l’Équateur, le Gabon, le Mexique et la Zambie). L’initiative vise la restauration de 300 000 km de cours d’eau et de 350 millions de zones humides sur l’ensemble de la planète.

Inès Magoum

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