Selon une nouvelle étude publiée le 17 mars 2023, l'exploitation forestière, les incendies et l'agriculture causent la disparition de forêts de montagnes à un rythme de plus en plus rapide. Au moins 78,1 millions d'hectares, soit 7,1% du total de ces écosystèmes ont disparu entre 2000 et 2018. La situation en Afrique est particulièrement préoccupante, au regard du rôle climatique que joue par ses forêts de montagne.
Les forêts tropicales montagnardes d’Afrique stockent dans leur biomasse aérienne plus de carbone par hectare que toutes les autres forêts tropicales de la planète. Une étude publiée en mars 2021 par l’université allemande de Bayreuth démontre que les forêts tropicales de montagne d’Afrique, stockent en moyenne 149,4 tonnes de carbone par hectare, contre une moyenne de 89,3 tonnes pour les forêts tropicales d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et des Caraïbes.
Les forêts tropicales montagnardes d’Afrique revêtent donc une importance cruciale pour le cycle du carbone et la régulation du climat. Les chercheurs ont également établi que ces écosystèmes sont des points chauds de la biodiversité et abritent un grand nombre d’espèces végétales et animales endémiques, c’est-à-dire des espèces qui n’existent nulle part ailleurs sur terre.
Une déforestation qui s’accélère
Les forêts de montagne disparaissent de manière accélérée, au détriment du climat et de la biodiversité. Selon une nouvelle étude publiée le 17 mars 2023 dans la revue One Earth, les forêts de montagne qui recouvraient 1,1 milliard d’hectares de la planète en 2000, ont perdu 7,1% de leur superficie au cours des 18 années suivantes. Cette disparition s’accélère. L’étude indique que les pertes récentes étaient 2,7 fois plus importantes qu’au début du siècle.
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« Les pertes dans les montagnes de forêt des zones tropicales augmentent très rapidement, davantage que dans les autres régions. Et la biodiversité est très riche à ces endroits, donc l’impact est immense. » déclare Zhenzhong Zeng, co-auteur de l’étude.
L’exploitation forestière est responsable de 42% de la perte de forêts de montagne, suivie des feux de forêts (29%), l’agriculture itinérante (15%), et l’agriculture permanente ou semi-permanente (10%), selon l’étude.
Boris Ngounou